Apparemment, la saison des grèves commence puisque quelques associations et/ou syndicats ont annoncé de possible débrayage. Pour le cas des agents pénitentiaires, la grève sera assurément suivie par le syndicat des greffiers. Ainsi, c’est toute la machine judiciaire qui va être coincée. Les conséquences immédiates sur la vie de la Nation seront importantes et l’insécurité va connaître un galop de course !

Les agents pénitentiaires risquent d’observer une grève d’avertissement si le ministère de la Justice ne s’active pas  à résoudre leurs requêtes. Les geôliers de la prison d’Antanimora réclament, en effet, l’octroi d’un véhicule de fonctionnement pour transporter les prisonniers vers le Palais de la justice. Ils demandent également la réhabilitation des infrastructures de la maison centrale qui ne respecte plus les normes de sécurité et de santé requises. Construit pour accueillir un maximum de 800 prisonniers, Antanimora héberge actuellement plus de 3 000 détenus. La sécurité durant le transfert des prisonniers vers le Tribunal devient ainsi  un danger permanent pour les agents pénitentiaires ainsi que pour la population en général puisque les risques d’évasions sont réels. Les geôliers louent des taxi-be qui n’ont aucune installation de sécurité pour le déplacement des détenus entre Antanimora et Anosy, mais aussi inversement.
Pour sa part, le ministère de la Justice n’est pas encore en mesure de donner une réponse favorable aux requêtes de ces agents.

Aucun procès
La garde des Sceaux a donné sa réplique en dénonçant l’impatience de ces derniers puisqu’un accord aurait été déjà fait mais sa mise en application attend encore. Cette position du ministre ne favorisera pas le dénouement de la situation puisque l’effectif des détenus continue d’augmenter en cette période festive avant pâques. Décidément, l’amélioration des conditions de détention ainsi que des conditions de travail des geôliers ne constitue pas une priorité du régime actuel. Les mesures prises comme la liberté conditionnelle et le travail en dehors de la prison pour atténuer la surpopulation carcérale n’ont pas pu régler le problème.
D’un autre côté, le syndicat des greffiers a déjà annoncé qu’il est prêt à unir sa force à celle des agents pénitentiaires et la grève risque ainsi de paralyser tout l’appareil judiciaire du pays. Evidemment, les conséquences sont inimaginables puisqu’aucun procès, ni déferrement n’aura lieu et les forces de l’ordre seront obligées de laisser dans la nature les malfaiteurs. Voilà qui pourrait faire connaître une envolée spectaculaire des actes de banditisme dans la Capitale, notamment, mais aussi dans les grandes villes et milieu rural du pays.

J.L.R – Dominique Val