Le ministère de l’Education nationale (MEN) procède cette année à la troisième vague de recrutement des enseignants. Sur ce sujet, plusieurs discussions ont été déjà tenues, surtout au niveau des procédures et les démarches adoptées. Certaines informations viennent officiellement des responsables tandis que d’autres ne sont que des rumeurs. Face à cette situation, nous avons demandé au directeur des ressources humaines auprès du ministère (DRH-MEN), Sandrot Rabeandalana, d’apporter de plus amples explications concernant ce recrutement en général. Ainsi, il nous a reçu gentiment en son bureau, à Anosy, afin de répondre à nos questions.

Madagascar Matin (M.M) : Pour cette année, le ministère a l’intention d’embaucher également 10 000 enseignants Fram. En combien de temps estimez-vous ces derniers êtres opérationnels ?

Sandrot Rabeandalana (S.R): Lors de son discours, le ministre en personne a déclaré que ces enseignants devraient recevoir leur contrat de travail dès la rentrée scolaire 2016-2017, c’est-à-dire, vers le mois de septembre. Nous ne pouvons pas nous opposer à ce que le ministre a affirmé, mais nous essaierons quand même d’avancer les processus le plus vite possible. De toute façon, le recrutement devrait se tenir tous les ans selon la note du Conseil adoptée depuis 2014. Il vaut mieux activer les choses le plus rapidement possible. Pour le moment, le nombre des enseignants Fram recrutés atteint les 30 000, et ce sera comme ça tant que le président est là et ce, jusqu’à ce que toutes ces personnes soient embauchées.

M.M : Certes, la priorité serait de recruter ces maîtres Fram car c’est ce qui a été convenu. Et pourtant, il existe d’autres personnes appelées également à enseigner dans les établissements publics, notamment les sortants du CRINFP et de l’ENS. Qu’en est-il de leur sort ou est-ce qu’ils ont un quota dans ces 10 000 postes budgétaires ?

S.R : Effectivement, ces postes ont été promis aux enseignants Fram, mais nous visons également la qualité de l’enseignement. Etant donné que les sortants des Ecoles normales sont ceux appelés à enseigner, nous avons aussi embauché certains d’entre eux. Les années 2014 et 2015, tous les sortants du CRINFP ont été recrutés, et pour cette année, il n’y en aura pas puisque la prochaine promotion est encore en plein cours. Quant aux sortants des ENS, il reste environ 200 non-recrutés que le ministère compte embaucher pour cette troisième vague.

M.M : Parlant de normaliens, ils ont revendiqué leur intégration immédiate en s’appuyant sur les textes en vigueur car d’après leur doléance, ils sont embauchés en tant que contractuel alors que les textes disent le contraire, étant donné qu’ils sont des sortants des écoles normales. Pouvez-vous  nous donner un peu plus d’explications sur ce point ?

S.R : (Rire). Effectivement, les textes stipulent que les sortants des écoles normales sont intégrés dès leur embauche, mais qu’il en est autrement actuellement. En effet, ces personnes exercent en tant que stagiaire pendant la première année de service, et juste après, elles peuvent solliciter leur nomination sur titre sans être obligées de faire les 6 années. Vu que ces personnes débutent leur carrière d’enseignant, cette période constitue un stage pour elles, comme dans toutes les entreprises.

M.M : Dans ce genre de procédure, la corruption est toujours mise sur le tapis et le recrutement des enseignants Fram n’en est pas épargné. Quelles sont vraiment les critères de sélection pour éviter ce fléau ?

S.R : Après les remarques des précédentes années, nous avons décidé de déployer des équipes du MEN, à savoir des coachs par région, pour prévenir le cas de faux diplôme ou du genre. Lors de nos descentes sur terrain, tous les enseignants ont été réunis, en présence de toutes les autorités locales. C’est à cette occasion que les démarches adoptées ont été exposées en toute transparence, mais également le moment opportun pour les personnes devant effectuer leurs réclamations. Ainsi, aucune doléance ne sera acceptée auprès du siège du ministère et ce, pour éviter que certains traduisent ces visites comme des tentatives de corruption. Pour ce qui est des critères de sélection, les maîtres Fram sont embauchés d’abord selon leur ancienneté. Au cas où il y aurait ex aequo, nous tenons compte des diplômes académiques, puis des diplômes professionnels. Mais si pour un cas exceptionnel, ils ont encore les mêmes dossiers, nous devrions choisir le plus âgé. Quant aux normaliens, leur recrutement dépend surtout des besoins pédagogiques des établissements scolaires dans tout Madagascar. Il y a aussi le critère d’ancienneté et de matière.

M.M : Pour terminer, l’alignement de la grille indiciaire a également été parmi les requêtes de ces enseignants. Qu’en est-il de cette demande ?

S.R : Sur ce point, le ministère de l’Education nationale ne fait que proposer, c’est celui de la Fonction publique qui a le dernier mot. Cependant, nous avons déjà eu satisfaction lors de notre dernière requête. Mais vu que notre entretien se termine, je tiens ici à préciser que la prochaine liste des recrues, publiée serait définitive et elle sortira pour ce mois. Nous avons déjà assaini les dossiers en notre possession et malheureusement, il existe bel et bien des personnes malhonnêtes qui utilisent de faux diplômes. Ils ne seront pas pris en compte. Ainsi, j’invite les nouvelles recrues à régler leurs dossiers dans les délais requis.

Vahatra Ny Aina