La vie est une lutte sans fin. Internet, la lutte sans fin contre les ordinateurs zombies des botnets. L’Ensam ou la lutte sans fin contre le bizutage. Mali ou la lutte sans fin contre les djihadistes. Paris ou la lutte sans fin contre les vendeurs à la sauvette. Belgique ou la lutte sans fin du procureur antiterreur. Sahara occidental ou la lutte sans fin sahraouis contre l’occupation marocaine. Noailles ou la lutte sans fin contre l’habitat indigne. Les attentats ou la lutte sans fin face au jihad. Les insecticides dangereux ou la lutte sans fin de l’interdiction. Partout dans le monde, on parle de lutte sans fin bien que tôt ou tard cela doive finir par s’arrêter. Bien d’aspects du quotidien de certaines personnes ont trait à une perpétuelle lutte dans la mesure où elles vivent dans des conditions déplorables et non favorables au changement et au développement. C’est la raison pour laquelle 95% de la population malgache vivent et continuent de vivre dans la pauvreté. L’environnement qui les entoure ne leur permet pas réellement d’améliorer leur situation et les débouchés assez bien rémunérés sont quasi-inexistants. On estime que quatre millions de citoyens sont maintenant au chômage et dont les chances de retrouver un travail se réduisent de jour en jour. Les chiffres réels ne sont connus parce que les activités catégorisées dans le chômage déguisé se multiplient à une vitesse dangereuse. C’est cela ou choisir la facilité en s’invitant des penchants criminels comme cette bande de gamins interpellés en flagrant délit pour entrée par effraction et cambriolage. Les dirigeants doivent être sur tous les fronts pour assurer le redressement du pays en capitalisant des actions concrètes et non en créant des luttes qui n’auront jamais de fin. C’est déjà le cas de la lutte contre la pauvreté, mais aussi de la lutte contre les trafics en tout genre ou de la lutte contre la corruption. Les dirigeants actuels ont tout inventé et mis en place des structures et/ou des institutions pour des luttes bien ciblées mais sans obtenir des résultats concrets. Maintenant quoi qu’on dise, l’exportation illicite de bois de rose n’a jamais été aussi importante qu’en 2014 avec 12 000 m3 sortis illégalement du territoire. Pour plus de précision, c’est depuis que le fondateur du parti bleu martial est à la tête du pays, depuis que la politique de Tolérance Zéro a été adoptée. Tant qu’il y aura des bois de rose dans la forêt malgache, tant qu’il y aura de l’argent à se faire avec la Mafia, les trafics en tout genre ne cesseront jamais malgré les luttes, toujours bien médiatisées. C’est comme dans le sud avec la lutte contre les dahalo, souvent assimilés au banditisme rural problématique depuis plus d’un siècle. Les responsables politiques n’ont jamais totalement compris le phénomène dahalo et juste organisé plusieurs opérations militaires pour essayer d’y mettre fin. Pour espérer finir leur mission et atteindre leur objectif, on a récemment mis en place une unité spéciale anti dahalo ayant carte blanche. Une cinquantaine de Rambo armés jusqu’aux dents et soutenus par un hélicoptère de combat sont actuellement en mission dans le sud du pays pour éradiquer des terroristes, comme l’ont très bien précisé les dirigeants. La guerre a déjà été déclarée par les tenants du pouvoir bien que l’histoire ait déjà prouvé les limites de cette stratégie de lutte. Des gens vont mourir de part et d’autre et des corps vont disparaître. Des gens continueront de voler des zébus pour le compte des dahalo en cravate assez influents et des gens seront envoyés pour les chasser. La lutte armée n’est pas la meilleure solution pour faire face au banditisme rural et à l’insécurité en général mais les dirigeants s’en servent juste pour se vanter d’avoir fait quelque chose pour stopper l’hémorragie. La lutte n’est pas encore finie scanderont les cadors et les partisans de la bannière orange pour qui la lutte n’aura pas de fin tant qu’ils feront semblant d’être des opposants au régime bleu martial.

Laza Marovola