Il se nomme Soafome Jean Moramody et c’est un malgache, né de l’union d’un Mahafaly et d’une sakalava, et non un karana comme la presse et les réseaux sociaux l’ont spécifié auparavant. Accusé de meurtres, le chauffard risque les travaux forcés à perpétuité.  Et dans ce cas, la liberté provisoire semble impossible.
Un grand bravo à l’endroit du Tribunal de première instance (Tpi) de Moramanga ainsi qu’au Syndicat des magistrats de Madagascar (Smm) d’avoir organisé une descente sur terrain pour une vérification de visu, et ce, au nom de la transparence. Le personnel au grand complet, à savoir la présidente du Tpi de Moramanga, la procureure de la République, le doyen et les juges d’instruction, le substitut du Procureur, ainsi que la secrétaire générale du Smm, sans oublier le conseiller du Cour d’Appel d’Antsiranana – soutenant ses collègues – et le chef de l’établissement pénitentiaire de cette localité, ont servi les représentants de la presse. Il est vrai que le quatrième pouvoir est le meilleur allié de la Justice dans son combat quotidien de redorer son blason mais aussi et surtout pour une lutte efficace et efficiente contre la corruption.
L’objectif de la visite est de tirer au clair toutes les informations concernant le fameux accident du 28 février dernier ayant fait 5 morts. « La presse et les réseaux sociaux ont avancé de nombreuses données et il est important d’éclaircir les choses », a martelé la procureure de la République auprès du Parquet du Tpi de Moramanga, Jeannine Rosa Saholimiravo. Pour revenir au fait, Soafome Jean Moramody, le chauffard, est accusé de meurtre et jusqu’ici, aucun permis de communiqué ne lui a été accordé qu’uniquement pour son avocat. Ce dernier est évidemment le seul autorisé, selon toujours les informations reçues.

Un malgache et non un karana
En tout cas, l’enquête poursuit son cours et le doyen des juges d’instruction, Gilberto Randriamahavorisoa, a clairement souligné qu’aucune date n’est encore définie pour ce qui est de son procès. « Suivant la procédure, le résultat d’enquête sera transmis à la Cour d’appel de Toamasina afin que le président de ce dernier, joint par deux autres juges, puissent fixer la date du procès. Pour l’heure, l’enquête est en cours et toute date communiquée n’est qu’allégation », réitère le juge d’instruction.
Lors de la visite de l’établissement pénitentiaire de Moramanga, soit une constatation de visu de sa présence dans ce lieu, on peut effectivement confondre facilement ce détenu comme un karana avec son teint blanc, d’autant que l’homme est assez … baraqué. Par contre, Soafome Jean Moramody, né en 1989, a déclaré qu’il est bel et bien malgache avec une origine assez  inouïe : son père est de l’ethnie des Mahafaly, dans le grand sud tandis que sa mère est Sakalava. Mieux, l’homme est né à Ambatomitsangana – on suppose que c’est dans la Capitale – et il était un habitant de la Cité d’Analamahitsy ! « Depuis des semaines, la presse a communiqué que l’accusé est un ressortissant karana, ce qui est complètement faux. C’est un malgache et lui-même l’a confirmé », a poursuivi la procureure de la République. Le détenu est ainsi accusé de meurtres et risque les travaux forcés à perpétuité, selon les explications obtenues. Mais on sait aussi la voiture, une 4×4 Ford Ranger conduite par le chauffard, est dépourvue d’assurances.

J.L.R – Ralambomamy