Réconciliation à Farafangana – Divergence entre Zafisoro et Antefasy
Dans l’ouvrage « conquête et pénétrations coloniales dans la province de Farafangana » de Roger Rafidison, il est souligné que la principale occupation des Antefasy (alliés des Français) a été de neutraliser les Zafisoro, alliés potentiels de la couronne de Tananarive, et par voieS de fait, de juguler la domination Merina. Après être tombé sous une première domination, un membre du clan Zafisoro demanda aux Hova Merina de Radama I, de les aider à combattre les Antefasy. Depuis, ils cohabitent sous haute tension et l’évènement de 1990 peut en témoigner mais de nos jours, le climat d’apaisement et la cohabitation harmonieuse sont palpables. C’est la raison pour lequel le battage médiatique sur une cérémonie de réconciliation en a étonné plus d’un observateur et citoyen. Plus précisément, la signature d’un pacte de réconciliation pour le renforcement des liens d’amitié et de solidarité entre les clans Zafisoro et Antefasy a eu lieu hier et comme prévu, un climat de divergence s’est installé. Le clan Zafisoro s’oppose à l’importance donnée aux six Ampanjaka (chefs de tribu) à cette cérémonie, synonyme de détronisation. Plutôt cette semaine, un membre des clans est intervenu sur les ondes pour indiquer que les Antefasy et les Zafisoro n’avaient pas besoin de cette réconciliation orchestrée par des intéressés.
Manipulation politique
Hier, les Ampanjaka, les intellectuels et cadres de la région, détenteurs de postes clés se sont rassemblés comme prévu pour la cérémonie relative à la signature d’un traité de paix qui, en fait, risque de détériorer les liens toujours fragiles entre Antefasy et Zafisoro. Pour cause, c’est le calme total depuis des dizaines d’années et cette tentative de réconciliation est donc une opération forcée sans aucune utilité concrète. Les Antefasy et les Zafisoro s’entendent encore et ce n’est pas le moment de s’immiscer dans le cadre qu’ils ont mis en place pour assurer une cohabitation paisible. On peut donc en venir au fait que certains hommes désireux d’être et/ou de rester au pouvoir tirent les ficelles de cette mascarade politique visant à être bien vu par le Président de la République et le Premier ministre. D’autres sous-entendent que cette opération de réconciliation serait organisée en sous-main par le chef du gouvernement lui-même afin d’essayer de le maintenir en place encore un peu plus longtemps. Par ailleurs, lorsque les dirigeants parlent de mettre en œuvre la réconciliation nationale la plus vite possible, était-il encore nécessaire de réunir deux clans s’entendant bien pour une réconciliation à l’écart des autres Malagasy ? Forcément, on serait tenté de penser à une manœuvre et manipulation politique.
Laza Marovola