La décision de changer le mode de nomination de chef fokontany, prise par les dirigeants est interprétée par anti-démocratique par la société civile. Cela constitue une entrave majeure à la décentralisation effective puisque, par le biais du ministère de l’Intérieur, le régime veut placer ses hommes auprès de la communauté locale la plus proche de la population. Le fait de ‘contrôler’ ces responsables locaux donne un énorme avantage au pouvoir en place, surtout dans la confection de la liste électorale pour les scrutins à venir notamment les régionales prévues en juillet prochain, et surtout la présidentielle de 2018. Tout le monde sait, depuis l’indépendance, que la manipulation du nombre des électeurs reste une pratique courante bien maîtrisée par les dirigeants pour faire basculer l’avantage dans leur camp notamment les candidats d’Etat pendant les élections.

Pourtant, l’expérience du passé a démontré que l’abus de pouvoir et de confiance perpétré par les anciens présidents de fokontany durant la deuxième République compte parmi les premières causes de la situation de non développement local à Madagascar. Même cas depuis la troisième République jusqu’à maintenant où les agissements de ces responsables locaux corrompus sont à l’origine des litiges fonciers actuels. En effet, un réseau d’escrocs dans la vente illicite de propriété foncière corrompe les chefs de fokontany, durant la transition, pour obtenir les documents d’autorisation nécessaires afin de constituer des dossiers de demande de terrains auprès des BIF (Birao ifoton’ny fananan-tany ». Les chefs fokontany corrompus et mal-aimés de la population sont également les premiers responsables des faux papiers administratifs en délivrant un certificat de résidence aux personnes qui n’y ont pas droit. Si le régime veut jouer la transparence, la démocratie et la décentralisation effective, les chefs fokontany doivent être élus par les villageois, pendant une assemblée générale locale.

Dom