Les journalistes sont conscients d’une liberté limitée pour la presse et ceux qui, persistent à vouloir creuser afin de connaitre la vérité et le faire part au public, savent déjà qu’ils pourraient payer au prix fort. Ces derniers temps, de nombreux journalistes ont été trainés en justice – ou aussi devant la Justice – pour avoir publier des informations pouvant remettre en cause les intérêts de certaines personnes hautement placées ou d’une grande influence. Pour Fah Andrianarivo, le premier rôle d’un journaliste est d’informer. Ce dernier en compagnie de ses deux directeurs de publication, ont récemment fait l’objet d’une plainte pour diffamation après avoir publié un article mentionnant le père d’Arnaud, le garçon kidnappé de Toamasina, dans une affaire de bois de rose. Le procès aurait dû avoir lieu hier mais a été finalement reporté pour le 15 avril prochain. « Le monde du journalisme est compliqué. Avoir accès aux informations n’est nullement évident mais cela ne devrait être un blocage pour les journalistes. Il est seulement important de faire part d’une information bien fondée », a expliqué Fah Andrianarivo. Par ailleurs, le président de l’Ordre des journalistes a évoqué les menaces et intimidations quand l’information touche certains intérêts. En tout cas, la réalité confirme davantage que la liberté de presse est bafouée à Madagascar. Elaboré depuis des années, le Code de la communication n’est toujours pas présenté devant les parlementaires et visiblement, faire traîner son adoption est intentionnel. La population a le droit d’être informée.

Ralambomamy