Plus de 50% des malgaches n’ont pas accès à l’eau potable. Le ministère de l’eau et de l’assainissement n’ose plus avancer le chiffre exact mais se contente de se cacher derrière les statistiques avancées par les organisations internationales, à l’instar de l’Unicef. Hier, le pays a officiellement célébré dans l’Androy la journée mondiale de l’Eau. Pour positiver le régime, le ministre de l’Eau Ndahimananjara Johannita a promis à la population que désormais, près de 400 bornes fontaines seront construites dans le sud de l’Ile. Elle a également martelé que l’accès à l’eau potable constitue l’une des priorités du président Hery Rajaonarimampianina. Une priorité qui semble ne pas en être une puisque l’Etat malgache n’accorde pas énormément d’importance dans la construction des infrastructures d’adduction d’eau. Effectivement, la feuille de route pour le programme en eau ne prévoit que 25% du financement de la part du régime en place et les 75% restants dépendent de la générosité des bailleurs de fonds. Même la construction des bornes fontaines dans le sud résulte encore d’un partenariat avec l’Unicef qui a financé le projet. Les régimes qui se sont succédé, n’ont jamais eu la volonté d’accorder une somme importante du budget de l’Etat pour offrir de l’eau potable à la population. La quasi-totalité des projets réalisés est issue des actions de bienfaisance de la part des associations et organismes non-gouvernementaux qui œuvrent dans le social. Les experts étrangers estiment que le problème d’accès à l’eau à Madagascar n’est autre que le résultat d’un manque de volonté de la part des dirigeants. Le pays a un énorme potentiel en source d’eau exploitable mais les tenants du régime attendent toujours la société civile – nationale et internationale – pour prendre l’initiative d’apporter la solution au problème de soif de la population.

Dominique Val