Le Bureau indépendant anticorruption (Bianco) s’est dépêché, en fin de la semaine dernière, de rendre visite à la présidence du Sénat. Une rencontre qui a pour objectif un accord de collaboration afin de mieux gérer les risques de corruption au sein des membres de la Chambre basse. Une initiative arrivée à temps puisque, à majorité des proches du régime en place, les sénateurs auront du mal  à garder la neutralité dans l’exercice de leur fonction. Le directeur général du Bianco a également sollicité le président du Sénat de ne pas quitter le comité consultatif de la lutte contre la corruption.

Des affaires  de suspicion de corruption à la Chambre basse ont  sali la réputation des parlementaires malgaches. A maintes reprises, le Bianco a déjà annoncé l’ouverture d’enquêtes mais, deux ans après l’effectivité de l’actuel Assemblée nationale, aucune poursuite n’a été enclenchée contre les suspects. Pourtant, des députés ont déjà témoigné l’existence de pratiques de corruption lors des sessions de vote de projet de loi très importante, ainsi que les tentatives de motions d’empêchement contre le gouvernement. Reste à voir si l’actuel bureau permanent du Sénat va faire preuve d’intégrité. Une occasion pour le régime de démontrer l’existence d’un Etat de droit et de l’indépendance de la justice. C’est également une opportunité pour le Bianco de prouver son efficacité et son courage de s’attaquer aux hauts responsables. Depuis son existence, le Bianco n’a jamais été capable d’envoyer un haut responsable étatique en prison.

Dom