Il y a toujours quelque part des personnes qui se démarquent d’un ensemble ou d’un groupe, elles constituent les exceptions qui confirment la règle. En ce qui concerne la classe politique, elle ne peut pas dans son ensemble prétendre à avoir fait preuve de grande sagesse. Avoir tourné pendant quatre ans comme elle l’a fait et arriver au point où l’on se trouve sans que personne n’ait lâché du lest sur l’essentiel des préalables auxquels chacun s’accroche en vertu de vertueux principes, ne font preuve ni de grand cœur ni de noble esprit. Aucun d’entre ces gens là ne possède évidemment l’humilité indispensable à la stature d’un homme d’Etat pour avoir cette capacité d’assumer la responsabilité d’une situation et reconnaître les erreurs afin d’apporter un remède au problème. Chacun veut bien incarner de façon impertinente le problème, comme si ainsi il se déchargeait automatiquement de toute faute et dans la foulée pouvoir charger et identifier fautes les autres. Tous, chacun de son côté, se disputent la palme d’avoir fait le plus de concessions. 
A quoi doit donc t’on ce petit air de changement, prélude à un peu de sagesse ? S’il faut s’en tenir à l’adage qui veut que la crainte est le début de la sagesse, on est conduit à s’interroger sur l’objet de leur peur. L’habitude a façonné ou révélé leur nature. Nombreux sont là parce qu’ils ne méprisent pas les petits profits et manifestent un grand penchant à prioriser égoïstement leurs gros intérêts, ils ont peur de perdre leur place au sein du pouvoir, seul accès à cette source du trésor défendu, l’argent public. Les démarches qui concilient les velléités vertueuses aux intentions turpides se rejoignent au carrefour « réconciliation-élections ». Ayant fini par boucler la boucle, il n’existe plus d’alternative, sinon la sortie de route avec l’assurance de tout perdre. Autant tenter l’expérience même si tous ont le sentiment de devoir participer à la recherche d’une conclusion pour eux contre-nature. Tacitement ils sont d’accord sur un point, et le fait de trouver un accord réalise un progrès, même si cet accord tacite pour une « réconciliation à minima » signe de leur petitesse. 
Autant il est difficile d’entretenir des illusions sur les résultats qui vont sortir de ces rencontres, autant il serait crétin de flétrir ou de bouder à l’avance le bénéfice que l’on peut en tirer en terme de sortie de crise. Au-delà de cette attitude emplie de componction adoptée par les uns et les autres, le public ne s’y trompe pas, ces gens là ne vont pas à l’abattoir, ils partagent tant les mêmes vices qu’au moins pour cette fois-ci il ne s’agit pas d’un marché entre dupes mais d’une recherche d’entente entre tricheurs.


Léon Razafitrimo.