Ce mois d’avril s’annonce très très chaud dans le monde politique. L’annonce sans surprise de la candidature de Hajo Andrianainarivelo, avec ou sans l’aval d’Andry Rajoelina, a changé la donne politique. Il y a un air de déjà vu, au moment où les dirigeants choisissent leurs dauphins mais qui finit toujours en queue de poisson dont les résultats ont toujours été au détriment de la population. La future présidentielle se jouera ainsi à quitte ou double, soit le pays retournera vers la normalité constitutionnelle, soit il replongera dans une crise postélectorale sans précédente. Le défi est de taille, les responsabilités sont partagées mais la Ceni-T et la Ces portent le plus lourd fardeau.

Scission multipolaire
A quelques jours de l’ouverture du dépôt de dossiers de candidature, le microcosme politique s’embrase. Les esprits s’échauffent dans les mouvances politiques notamment dans la nomination des candidats à cette course qui fait l’objet de toutes les convoitises. Les scissions se ressentent partout, la mouvance Rajoelina se trouve actuellement sous les feux des projecteurs avec le congrès national du parti Tgv. Ce parti se trouve alors en proie à une division, il y a ceux qui veulent abandonner le navire et rejoindre à la hâte le « Malagasy miara-miainga », il y a ceux qui restent fidèles au président fondateur. Les discussions durant les prochains jours lèveront les voiles. Il en est de même pour la mouvance Ravalomanana. Plusieurs ténors de cette mouvance se voient déjà en tant que dauphin de Marc Ravalomanana en prônant la rupture entre les affaires familiales et les affaires politiques nationales. La mouvance Ratsiraka de son côté arbore un semblant d’unité derrière l’ancien président de la République.

Equilibre des terreurs
Avec cette escalade de violences derrière les rideaux, il s’avèrera difficile d’instaurer un climat sociopolitique serein et apaisé avant la tenue des élections. Pour l’heure, ces guéguerres entre les leaders politiques avant le dépôt de dossiers de candidature se fait ressentir au niveau de la société, au niveau du citoyen lambda. Mais ils constituent d’ores et déjà des germes d’une future crise surtout lorsque la mésentente se ressentira au niveau du citoyen lambda, au sein des partisans et militants. L’explosion de cette escalade de violence entre mouvances et au sein même des mouvances ne tient qu’à un fil. Mais les attaques par presse interposée commencent déjà. Il est constaté qu’il existe un certain équilibre des terreurs, un équilibre des dossiers qui retient les hommes politiques de se jeter les uns sur les autres.

Soutien de candidats
Concernant les mesures de confiance durant le processus électoral, la feuille de route est claire. Dans son article 15, il est stipulé que « Le Président, le Gouvernement, les Chefs d’institutions et l’ensemble de l’administration de la transition doivent rester neutres dans la période de transition, en particulier dans le processus électoral ». Mais il n’en demeure pas moins que le flou persiste actuellement à propos des soutiens de candidature des 4 chefs de mouvances politiques et du Premier ministre de consensus. N’étant pas associés directement à l’exercice du pouvoir, les mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy entendent présenter officiellement leurs candidats. Ce qui ne devrait pas être le cas pour les deux Chefs de l’exécutif. Mais avec le congrès national du parti Tgv, il semblerait que le Président de la transition assumant les fonctions de Chef de l’Etat veuille avancer un candidat. Les informations recueillies avancent que le Premier ministre aurait trouvé un candidat, un certain F. R.

Désistement des candidats
Si de nombreuses personnalités politiques annoncent leurs candidatures, il est certain, selon les informations recueillies, que d’autres se désisteront au dernier moment. Leurs déclarations de candidature n’ont été que factices et orientées vers un seul et unique objectif, celui de déstabiliser un potentiel candidat. Ils annonceront alors leur soutien à tel ou tel candidat tout en arguant les mêmes valeurs, les mêmes idées et les mêmes objectifs et que l’union fait la force. Mais le schéma inverse est également possible. Certaines candidatures seront sollicitées dans l’unique dessein d’éparpiller les voix, barrant ainsi la route pour le 2nd tour au candidat ciblé. Tous les moyens seront utilisés et tous les coups permis pour cette élection présidentielle à double tranchant.