La discrimination des élus des communes commence à faire ses effets. Plusieurs maires ont déjà fait part de leur frustration sur le fait que des mots d’ordre « d’en haut » leur ont privé des financements nécessaires au développement de leurs circonscriptions. Certains ont eu  droit à des explications tandis que d’autres restent dans le flou sur la question. Pour ce qui est de la commune d’Ampitatafika, le maire Rado Ramparaoelina, a été parmi ceux ayant reçu des lettres officielles leur expliquant la situation. En effet, le régime prétextait la suspension du Fonds de développement local (FDL) pour la commune du fait que celle-ci a déjà reçu sa part lors du premier mandat du maire. « Certes, j’ai été élu une seconde fois, mais les circonstances ne sont pas pareilles. Etre élu une seconde fois ne constitue pas une faute pour que l’on nous prive de ce droit. Il y a encore beaucoup à faire, et avec modestie, je pense que si jamais la commune a eu un nouveau maire dans ces conditions, il aura du mal à gérer. Le fait d’avoir déjà eu le FDL lors du premier mandat ne pas… qu’on n’en recevra plus, car les temps changent, et l’histoire aussi », a-t-il affirmé.

Décentralisation

A la même occasion, Rado Ramparaoelina a également fait part de son point de vue sur le fait que ministère des Finances et du budget est habilité à nommer l’agent comptable de la trésorerie municipale. « Les décideurs ont certainement leurs motifs, mais la notion de décentralisation effective tant clamé ne sera sans doute pas compatible à ce genre de méthode de travail. Et en ce moment, force est de constater que seuls  les nouveaux élus s’aventurent à prendre des décisions délicates. Ceux qui ont déjà vécu au moins une première expérience dans la mairie prennent du recul, pour éviter des embrouilles, que ce soit avec la justice ou avec le régime. Les mairies n’ont pas vraiment leur autonomie, comme certains veulent le faire croire », a-t-il regretté.

Vahatra Ny Aina