Toujours ce sempiternel problème d’insécurité qui pèse de plus en plus sur la population, et il n’y a pas de différenciation, que ce soit en zone rurale ou en zone urbaine, la plupart des gens ne dorment plus que d’un seul œil tellement la nuit s’est drapée depuis longtemps d’une cape d’angoisse indescriptible. « Ny alina tsy mba namana » ( la nuit n’est pas un bon compagnon), ça on le savait depuis longtemps, mais force est de constater que cette assertion se conforte de plus en plus dans la capitale, avec des rues désertes dès le soir tombé, même les rues des quartiers réputés être « populaires » se vident rapidement le soir. S’il arrive, et ce n’est pas évident, de rouler en voiture la nuit dans la capitale, cela vous mettra dans une ambiance surréaliste, une sensation de « ville morte » sur un fond « gore » tout simplement. On est parfois surpris par les déclarations des divers responsables de la sécurité publique concernant la sécurisation. Nul n’ignore qu’il y a des préposés à la sécurisation des biens et des personnes, des gens payés par l’argent des contribuables qui plus est. Mais on entend encore des « recommandations » émanant du  responsable de la gendarmerie nationale, le général Richard Ravalomanana, qui incite les gens à mieux protéger leurs biens et leurs familles pour lutter contre la recrudescence de l’insécurité. Des recommandations bien superflues car depuis un bon bout de temps, tout le monde se dépêche de s’enfermer à double – voire triple – tour dès le soir venu.

 On parle du soir mais même le jour on ne peut être tranquille, et ce ne sont pas les gens de la région sud de l’île qui diront le contraire. Chose surprenante, l’insécurité semble ne pas vouloir quitter certaines zones, ne serait-ce que pour ceux d’Amboasary Sud qui ont vu dernièrement un affrontement armé entre les forces de l’ordre et une centaine de dahalo, du côté d’Esira qu’on connait désormais de réputation. A  chaque nouvelle provenant de ces zones, des dizaines de morts sont rapportés.

Personne n’est épargné par l’insécurité, même les fonctionnaires ne se sentent pas en « sécurité » dans leurs baskets. Ils ne se sentent plus à l’aise dans leurs portefeuilles au point de mettre le couteau à la gorge de l’Etat pour procéder au plus vite à la signature du décret portant alignement des grilles indiciaires des fonctionnaires. Dans une conférence de presse, la Confédération des syndicats des agents de l’Etat malagasy, CSAEM, a agité l’épouvantail d’une grève générale,  si l’Etat n’accède pas à ses doléances. Tout le monde est donc sur les dents dans cette histoire, on attend la suite.

Décidément, l’insécurité court les rues et se dévoile sous de multiples facettes. Les attaques et les vols, tout le monde connait, mais de plus en plus, les arnaques se font de plus en plus virulentes. On ne peut qu’être estomaqué en apprenant les mésaventures qu’a subit l’artiste Dama du groupe Mahaleo qui a vu son nom terni par des gens mal intentionnés qui avaient monté une histoire sordide sur sa personne pour ensuite se faire du fric là-dessus ! Incroyable ! On aurait tout vu dans la Grande île !  Et oui, tout vu, comme l’insécurité alimentaire qui guette la Grande île avec les conséquences de cette invasion acridienne qu’on a du mal à endiguer faute de moyens ? Car les criquets qu’on avait l’habitude de trouver dans le sud –et oui encore ce sud là –se sont déplacés vers le nord de l’île pour ravager des hectares et des hectares de cultures. Immanquablement, cela ne présage rien de bon, une période de disette en vue…