Pour le Friedrich Erbert Stiftung de Madagascar, les partis politiques font partie des principaux acteurs de démocratisation et de développement. Ils sont cruciaux dans la recherche et la mise en œuvre d’intérêts communs pour la société entière. Sur tout le territoire de la Grande Ile, on peut recenser près de 180 partis existants dont 140 légalement constitués mais si on se fie au paysage médiatique, quelques partis dominent l’échiquier politique. En règle générale, il n’y a pas de place pour les petits poissons dans ce banc de requins affamés et assoiffés de pouvoir. De manière objective, il faut reconnaître que la majorité des partis politiques malgaches sont motivés par leur propre développement. Selon un responsable local de la fondation politique allemande, plusieurs membres de ces partis ne possèdent même pas les compétences politiques nécessaires à une démocratisation et un développement concret. En réalité, beaucoup entrent en politique afin d’œuvrer pour les intérêts plus particuliers que communs. Bon nombre des partis politiques font face à des problèmes complexes d’ordre politique, financier et socioculturel et manquent sérieusement de professionnalisation, de modernisation et de démocratisation. Le Fes parle aujourd’hui de  partis politiques malgaches qui déçoivent complètement les vraies attentes de la population.

Aveuglés par le pouvoir

Depuis 1970, près de mille kilomètres de routes disparaissent chaque année à Madagascar. Aujourd’hui, plus de 90% de la population vit dans la pauvreté et plus de 70% dans l’extrême pauvreté. Le taux de croissance peine à atteindre 3% et pourtant, Madagascar est reconnue pour ses richesses naturelles et ses potentiels économiques. Tous les dirigeants, qui se sont succédé à la tête du pays, ont tous participé à cette descente aux enfers et les partis politiques n’ont rien fait pour les en empêcher. Ainsi, si Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, c’est aussi la faute des partis politiques. Selon le responsable du Friedrich Erbert Stiftung, ils sont incapables de prendre les responsabilités telles que le conçoivent la majorité de la population. Au contraire, ils concentrent leur énergie à se regrouper au sein d’une alliance pour essayer d’accéder au pouvoir. Les grands partis politiques promettent même de vrais changements pour gagner le soutien du peuple et pourtant, toute cette agitation est motivée par l’obtention du pouvoir. Pour agir comme il se doit, le Fes incite les membres des partis politiques à suivre une formation et un renforcement de capacités pour se développer ou pénétrer les instances de prise de décision afin de devenir des leaders politiques.

Dominés par le parti d’Etat

Si on dit que les grands hommes résistent à la pression et à la tentation, le monde politique malgache serait rempli de manipulateurs et d’intéressés, capable de tout pour obtenir une part du gâteau. Le Fes compte aujourd’hui l’existence de 152 partis politiques mais contrairement à ce que la situation le voudrait, ils sont tous ou presque tous muets à l’exception des grands partis qui continuent d’agir dans le but de renforcer leur grandeur. En réalité, ce sont toujours les mêmes têtes qui reviennent dans les quotidiens de la place ou dans les journaux télévisés du soir. On peut donc facilement en conclure que ces partis politiques dominent le paysage politique parce qu’ils savent sommer de garder l’attention sur eux. Ainsi, on pourrait croire que les autres partis n’ont aucune importance mais il faut reconnaître que les moyens ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Mais quoi qu’il en soit et quoi qu’on en dise, le parti d’Etat, le Hvm se trouve aujourd’hui au-dessus de tout le monde. A plusieurs reprises, ce parti a prouvé sa domination sur les autres en déployant tous les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. Plusieurs partis politiques ou membres de partis changent même de camp confirmant la suprématie du parti d’Etat.

Laza Marovola