Mardi dernier, le sénateur de Madagascar René Lylison suivi d’un grand nombre de personnes avaient marché d’Ambohijatovo au Mausolée de Fort-Duchesne. Face à cette situation, les éléments des forces de l’ordre dirigés par le général Florens Rakotomahanina ont vite fait de tirer des bombes lacrymogènes pour dissuader les simples citoyens et pour stopper leur marche. La majorité des quotidiens de la place en ont fait leur « Une » tout en affligeant l’Emmoreg de toutes les critiques possibles. Hier, le parti Malagasy Miara Miainga dirigé par Hajo Andrianainarivelo a livré un communiqué qui envenime encore plus la situation. Dans sa déclaration, ce parti a comparé les forces de l’ordre à la force coloniale à l’origine des dizaines de milliers de morts lors des évènements qui suivront le 29 mars 1947. Jusqu’à preuve du contraire, les forces de l’ordre ne protègent donc plus la population avec qui la confiance est rompue. Pour le Mmm, il s’agit même d’une séparation, voire même d’un divorce officiel avec le peuple, ne pouvant donc dorénavant ne compter que sur lui-même. Les forces de l’ordre, notamment ceux sous les ordres du général Florens Rakotomahanina, ont choisi de protéger les intérêts des hommes au pouvoir tout en réprimant la population à chaque occasion.

Appel au ralliement

Depuis le début du régime actuel, sans réellement ou plutôt officiellement faire partie de l’opposition, le parti Malagasy Miara Miainga a toujours essayé de déstabiliser les dirigeants à cause de leur mauvaise gouvernance ou de leur abus de pouvoir. Récemment, le président du parti de Hajo Andrianainarivelo a revendiqué la tenue d’une élection présidentielle anticipée en évoquant l’incapacité de l’actuel Président de la République à concrètement relancer l’économie du pays. Avec les agissements des forces de l’ordre contre la foule le 29 mars dernier, le Mmm saute sur l’occasion pour, une fois encore, essayer de faire d’une pierre deux coups. Dans leur communiqué de la veille, ce parti a clairement invité la population à se rallier afin de dénoncer, mais surtout de s’opposer concrètement à de tels abus de pouvoir, au non respect des libertés et aux atteintes à la démocratie. D’une manière plus générale, il s’agit même de se réunir pour exprimer son opposition au régime en place que les forces de l’ordre protègent comme la prunelle de leurs yeux. L’instabilité continue encore et toujours de gagner en intensité et à ce stade, la réaction de la population est imprévisible.

Laza Marovola