Le taux de mortalité maternelle reste encore élevé dans les pays en développement et celui de Madagascar est de plus en plus alarmant. Si en 2010, ce taux est de 240 sur 100 000 naissances vivantes, il atteint actuellement les 475 sur la même portion, selon les données du ministère de la santé. En effet, le nombre a presque doublé et par conséquent, les mesures prises sont loin d’apporter une quelconque amélioration. Très souvent décrié, le volet social reste largement négligé par les dirigeants et la situation le confirme. 48% du budget alloué au ministère de la santé publique est consacré à la masse salariale et 11% seulement est attribué à la santé de la mère et de l’enfant. Il ne faudrait pas ainsi s’étonner si le taux de mortalité connait une hausse conséquente. D’où la conclusion que la santé publique ne figure apparemment pas dans les priorités de l’Etat. Les autorités actuelles semblent préférer miser sur d’autres projets pouvant préserver leurs intérêts. Le petit peuple, de son côté, doit se contenter d’un accès au soin plus que misérable.

Zones éloignées négligées

Mis à part l’insuffisance du personnel et des médicaments, les médecins ont souligné que le problème de proximité est un des facteurs favorisant la mortalité maternelle. Nombreuses sont celles qui sont dans l’obligation de faire des kilomètres à pied pour se rendre à un centre de santé de base. Tout au long de la route, l’état de santé de la mère se détériore davantage tandis que l’accouchement est de plus en plus compliqué alors que les Csb ne disposent nullement de matériels et de personnels adéquats pour faire face à une telle situation. Les médecins ont également évoqué la consultation des marâtres comme un danger potentiel pour la santé de la mère mais la plupart s’en moquent. Il est pourtant du devoir du ministère de la santé de renforcer la sensibilisation visant à augmenter la confiance des patients aux médecins, et de répartir convenablement les sages-femmes dans toutes les régions même dans les zones les plus éloignées et/ou enclavées. Mais la réalité en est encore loin.

Ralambomamy