Hier, le Premier Ministre, le général de brigade aérienne Jean Ravelonarivo, a rappelé que la lutte contre les dahalo et le rétablissement de la sécurité sont une priorité et une obligation pour les militaires et toutes les forces armées. Mais depuis des dizaines d’années, les dirigeants qui se sont succédé à la tête du pays n’ont trouvé aucune alternative au phénomène dahalo qui sévit dans le sud de la Grande Ile. En dépit des nombreuses opérations déjà menées par le passé ou même le récent dénommé « Fahalemana », des milliers de dahalo continuent de voler des centaines de zébus. En réalité et pour la majorité de la population de cette région, c’est la seule activité permettant de survivre si ce n’est tout simple une manière de vivre. Récemment, une unité spéciale anti-dahalo composée d’une cinquantaine de commandos a été envoyée dans le sud pour faire la guerre mais leurs cibles sont toujours de plus en plus résistantes. Souvent, les hommes envoyés sur le terrain se plaignent de faire face à des dahalo mieux armés et ce serait même réellement le cas. Selon le colonel Serge Gellé, commandant de la Cirgn Fianarantsoa, des armes de guerre ont été récemment saisies chez des dahalo. Il s’agit essentiellement de Dominion Arms du type Grizzly et Cougar mais également d’armes de fabrication chinoise utilisées par une unité spéciale en Chine. Lorsque les dahalo peuvent tirer 9 balles par seconde en courant, même une cinquantaine de commando peuvent être massacrés.

Les dahalo en col blanc intouchable

Le commandant de la Cirgn Fianarantsoa estime que toutes les armes de guerre saisies des mains des dahalo ont été certainement introduites illégalement sur le territoire. Sans être un spécialiste, on peut facilement en conclure que certaines personnes ayant les bras assez longs sont capables d’importer des armes en vue d’équiper des dizaines, voire des centaines de bandits dans le sud du pays pour voler des zébus et on ne sait quoi d’autres. Depuis toujours, les observateurs et analystes s’accordent à dire que la lutte contre les dahalo restera stérile tant que les dahalo en col blanc sont toujours libres d’agir en toute impunité. C’est certainement l’un de ces bandits placés derrière un … bureau qui est derrière le container rempli de centaines de fusils de chasse ou la vingtaine de fusils de commandos, tous saisis à Toamasina. A Madagascar, il n’existe qu’un seul revendeur habilité à importer légalement des armes de la deuxième et troisième catégorie et aucune des armes saisies n’est passée par celle-ci. Récemment, une cargaison de 2000 fusils d’assaut, 49 mitrailleuses, 100 lance-roquettes et 20 mortiers ont été interceptées dans nos zones maritimes. Aujourd’hui, personne ne sait réellement où a disparu tout cet arsenal mais constate toutefois l’insécurité grandissante. Comme pour le trafic de bois de rose, le phénomène dahalo est contrôlé par une mafia dont les membres sont également intouchables.

Laza Marovola