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Jeudi 18 Décembre 2025

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Nicky Aina – « La photographie est une passion mais demande une étude»

Actuellement, les appareils photos sont devenus plus accessibles et se sont vite transformé en un outil indispensable à certaines catégories de personnes dans la vie quotidienne. Rien n’est plus commun aujourd’hui que la photographie : c’est en quelque sorte une forme d’image courante dans la presse ou sur les affiches publicitaires. En outre, c’est une pratique massivement répandue dans la population. Des chercheurs en ont déjà parlé notamment Ronan Chastelier, un sociologue qui disait que la photo instaure une nouvelle forme de lien social. Effectivement, chez certains jeunes, il n’y a que la photo pour maintenir une certaine communication sociale. Les images circulent dans une économie de langage et de mot. A l’extrême, c’est une pratique sans phrase et cela se substitue à la conversation. Certes, les jeunes en général sont obsédés par la photographie, surtout avec la perpétuelle évolution de la technologie. Cela est peut-être dû par l’inombrabilité des applications de photo mobile et les réseaux sociaux, mais il est aussi à savoir que la photographie est avant tout un « art » auquel tout le monde peut tomber facilement amoureux. Des explications s’imposent donc, c’est pour cela qu’aujourd’hui dans la rubrique people, nous allons parler du « 8ème art » avec un professionnel de la photographie qui a déjà parcouru plusieurs pays grâce à son talent. Il s’agit de Rakotondrazafy Andry Malalan’ny Aina connu par son nom d’artiste Nicky Aina. Membre fondateur de l’Oxygeniouz-Africa, il va amener ses propres points de vue sur ce monde, devenu très confronté.

 

Madagascar Matin (MM) : Comment êtes-vous devenu photographe ?

Nicky Aina : L’aventure a commencé en 1994. Je n’étais qu’un môme quand j’ai découvert la photographie. Un art passionnant dont je me suis tout de suite attaché et j’ai commencé à prendre des photos avec l’appareil argentique de ma mère. Etant donné que je n’étais qu’un débutant en la matière et que les clichés à l’époque étaient encore médiocres, je ne me suis pas encore spécialisé pour ce qui est la technique. C’était donc en 2007 que j’ai commencé à m’auto-apprendre en lisant des bouquins, en m’inspirant des techniques des professionnels. C’est également à cette époque que j’ai eu mon premier matériel reflex, qui m’a beaucoup aidé car la qualité d’images était déjà meilleure. Malheureusement, je n’étais encore qu’un amateur. Je ne pouvais même pas identifier mes propres photos avec celles de mon fils, et c’est là que je me suis rendu compte que je dois me spécialiser et étudier. C’est grâce aux échanges de techniques avec les pros du métier que j’ai réussi à apprendre très vite. D’ailleurs, j’étais sélectionné formateur à l’Université et comme on a remarqué mon talent, j’étais invité à m’imprégner dans le collectif de photographes dénommé auparavant Oxygeniouz. Mais en 2013, je me suis installé au Cameroun toujours en portant le nom de mon groupement à toutes mes activités. Malgré cela, tous les projets au sein de l’Oxygeniouz ont été annulés pour cause d’amateurisme. C’est donc en 2014 qu’on a décidé de recadrer l’alliance et d’en faire une agence photographique réservée aux professionnels. Actuellement, elle est dénommée Oxygeniouz-Africa.

Côté parcours, je me consacre principalement aux reportages sportifs, animaliers, humanitaires et bien d’autres. Ayant travaillé avec différentes structures telles que le Programme des Volontaires des Nations Unies (PVNU), l’Institut Français de Yaoundé, l’Institut Goethe du Cameroun, l’Unicef, le Centre des Créateurs de Mode au Cameroun (CCMC) et tant d’autres, j’ai été très vite reconnu pour certaines de mes œuvres notamment à une exposition à l’Institut français de Yaoundé en 2013 intitulée « Expressions sauvages », le livre photographique « Tchombé, les créateurs revisitent la tradition ». Par ailleurs, en juin 2014, j’ai entrepris des expositions humanitaires sur les réfugiés centrafricains et sur les volontaires au Cameroun(en 2014), puis l’exposition photo « Au-delà de leur frontière » en collaboration avec l’Institut français de Yaoundé pour Mars 2015. Je tiens également à préciser qu’avant d’embrasser une carrière de photographe, j’étais avant tout un biologiste de formation, un spécialiste de crocodile de la Grande île.

 

MM : Pouvez-vous nous parler de l’Oxygeniouz-Africa ?

Nicky Aina : Si au début ce collectif, devenu plus tard une agence de photographie, était composé de jeunes photographes passionnés, des web designer et des programmeurs, actuellement, des photographes professionnels se consacrent surtout pour les projets photos. En réalité, nous utilisons le 8 ème art comme un levier de développement pour la nation. Nous ne nous basons donc pas pour les clichés commerciaux, même s’il nous arrive d’être invité pour cela. Nous sommes plutôt dans la photographie engagée c’est-à-dire mettre sur pied des projets montrant aux gens des faits à travers des négatifs pouvant leur sensibiliser ou changer leur comportement face à tel ou tel contexte.  En quelque sorte, nous donnons une occasion pour tout public, comme pour tous « les professionnels de la profession », malgaches et étrangers, de prendre l’exacte mesure de cette éthique de l’engagement qui a tant contribué à la reconnaissance historique de la photographie pour mieux garantir son avenir. Par ailleurs, pour s’y faire, nous avons élaboré plusieurs projets notamment le Safari qui consiste à prendre en photo la faune et la flore dans le but de promouvoir le tourisme national. Pour information, nous sommes en train de travailler d’arrache-pied pour reprendre ce concept. Il y a également une idée dénommée Jam Photo. Ce dernier est une plateforme d’échange pour les artistes notamment musiciens, chanteur, plasticiens, slameur et bien d’autres encore. Le concept est simple, on leur prend en photo en pleine action, et les clichés seront à leur disposition gratuitement, et ce pour fortifier l’union et le partage entre artistes. Un « Award » sera aussi prochainement organisé, un concours de photo narrative pour les reporters d’images dont les journalistes, les photographes événementiels ou tout simplement pour les passionnés. Bref, notre objectif est de promouvoir le 8ème art dans toutes ses formes.

 

MM : Etre photographe est devenu à la mode, êtes-vous du même avis ?

Nicky Aina : On connaît tous que la photographie a été inventée par Nicéphore Niépce vers 1824. C’est déjà à cette époque qu’on appelait déjà une personne possédant un appareil photo, un « photographe ». Ce qui est encore le cas aujourd’hui. Les jeunes sont très attachés par cet art et ont déjà les moyens de s’en procurer un. C’est donc devenu un style, d’ailleurs, tout le monde a le droit de prendre en photo n’importe quoi, une liberté qui a facilement ouvert les portes à cet univers qui était auparavant très renfermé. On enregistre qu’il y a un bon nombre de personnes qui s’autoproclament  photographes sur les réseaux sociaux, mais pour moi, ils ne sont que des amateurs passionnés dans un but commercial, c’est-à-dire qui se basent dans les techniques. On peut les catégoriser en deux : il y a ceux qui s’amusent et ceux qui considérant ce qu’ils font comme un travail. Et c’est carrément un métier qui nécessite ambition, passion mais surtout amour. Une personne disposant d’un ordinateur n’est pas forcément un informaticien, un homme avec un tablier de pâtissier n’est pas toujours boulanger et un individu avec un appareil photo n’est pas toujours photographe !

 

MM : Quelles sont les qualités requises pour devenir un bon photographe ?

Nicky Aina : Être un bon photographe ne signifie pas seulement connaître la technique sur le bout des doigts, composer au millimètre et avoir du matos à un prix de « ouf ». Non, il faut aussi certaines qualités humaines. Evidemment, je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur ce qui fait un bon photographe, mais je suis convaincu que certaines qualités jouent autant sur les images que les maîtrises de la technique. C’est bien entendu totalement subjectif, et il n’existe pas une réponse universelle à la question « qu’est-ce qui fait un bon photographe ? », évidemment. Premièrement, la passion vous permettra de persévérer quand vous échouerez, quand vous serez découragés, vous conduira à essayer toujours de nouvelles choses, à photographier toujours plus, à y passer du temps… Bref, je n’ai pas besoin de vous dire que tout ça vous conduira à faire de meilleures images. Si vous êtes réellement passionnés, vous ne compterez pas votre temps, ça ne vous ennuiera pas une seconde, découvrir le fonctionnement de votre appareil sera un vrai plaisir, passer des heures à développer vos images pour en faire exactement celle que vous souhaitez ne vous paraîtra pas long. Deuxièmement, la patience est également une qualité requise, Il faut de la patience pour deux choses : d’abord, parce que vous ne serez pas un bon photographe du jour au lendemain. Il faut du temps pour apprendre, pour pratiquer, pour lire sur la photo. Mais ensuite, pour trouver un sujet intéressant et aussi pour trouver la bonne composition, le bon angle, les bons réglages, il faut savoir prendre son temps. J’ai remarqué que je voyais plus de photos potentielles les jours où j’avais tout mon temps, où je n’étais pas pressé. Et un dernier message pour les jeunes photographes, comme Sebastião Salgado, un photographe brésilien disait : « vas étudier et choisis ton domaine car la photo est une éducation ! »

Propos recueillis par Tahiana Andrianiaina

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