Jamais l’ancien chef de l’Etat n’a aussi martelé le besoin de défendre l’union de ses partisans. A la fin de la semaine dernière, il est intervenu une nouvelle fois lors du rassemblement organisé par sa mouvance à Ambatondrazaka. Et bien entendu, il a touché mot du candidat investi de la mouvance Rajoelina, Edgard Razafindravahy.
Pour Marc Ravalomanana, l’unité reste le maître mot notamment en cette période où le pays est en pleine période de précampagne électorale et durant laquelle chaque camp politique organise son congrès en vue d’investir un candidat. Pour l’ancien homme fort du pays, le moment n’est pas encore venu de choisir celui qui prendra le relai, lui qui, comme le Président de la Transition, ne s’alignera pas durant la prochaine course à la magistrature suprême. D’autant que contrairement aux autres entités politiques ayant déjà annoncé leur volonté de participer au scrutin présidentiel, la mouvance Ravalomanana n’entend pas organiser une primaire pour départager ceux qui ont une ambition présidentielle. « Ne vous précipitez pas. Faites moi confiance car quand j’arriverai à Madagascar, je nommerai celui qui sera notre candidat », a notamment avancé Marc Ravalomanana. Contrairement au parti TGV, la mouvance ne veut donc par risquer de tomber dans le piège de la primaire, considérée comme propice aux divisions partisanes. Par ailleurs, un tel discours cadre bien dans cette recherche finalement difficile d’unité face aux appétits politiques de quelques grands ténors du mouvement.

Plusieurs outsiders

Si l’ancien chef de l’Etat est si exigeant sur l’unité de sa mouvance, c’est que depuis quelques temps quelques grandes figures de son courant politique tentent de se singulariser afin de bénéficier de l’investiture de l’homme de Johannesburg. Outre Pierrot Botozaza, d’autres personnalités comme Mamy Rakotoarivelo ou encore maitre Hanitra Razafimanantsoa voire même le fils de l’ancien Président Tojo Ravalomanana nourrissent un avenir politique mieux que ce qu’ils ont aujourd’hui. A tout moment, ils pourront entrer dans une lutte fratricide dont la première victime ne serait que Marc Ravalomanana lui-même.
En effet, au cas où l’ancien chef de l’Etat ne sera pas de retour avant les élections et que son candidat à l’élection présidentielle échoue, il lui sera difficile d’envisager un retour à Madagascar dans les meilleurs délais voire même durant la prochaine législature. La stratégie est donc simple pour la mouvance : entretenir l’union jusqu’au dernier moment pour avoir plus de chances de remporter l’élection du 24 juillet prochain. D’autant qu’en dépit de ses déclarations tonitruantes de ces derniers temps, il est difficile d’envisager que la mouvance Ravalomanana ne présentera pas un candidat même si l’ancien chef de l’Etat ne sera pas de retour au pays.
Dans tous les cas, Marc Ravalomanana estime que sa tactique est la meilleure dans la mesure où elle devrait empêcher une quelconque division comme dans le camp adverse. Justement concernant l’investiture d’Edgard Razafindravahy, l’homme a tout simplement indiqué qu’il « faut que vous (ses partisans, ndlr) vous restez confiants ».

L. Denis Alexandre