Les pays producteurs doivent se réunir le 17 avril à Doha, capitale du Qatar. En attendant, l’offre du brut reste très abondante et les prix sous pression. Le rebond du baril n’est pas pour demain. Selon l’expert Harry Tchilinguirian, les cours du brent se maintiendront en conséquence dans une fourchette de 30 à 40-45 dollars. Avec l’application de la vérité de prix à Madagascar, le prix à la pompe des carburants ne doit donc pas connaître de grands changements.

Après avoir nettement rebondi en février et en mars, les cours du pétrole sont retombés en fin de semaine dernière, alors que s’effondraient les illusions sur la réunion entre pays producteurs du 17 avril à Doha (Qatar). Le baril de brent pour livraison en juin, qui était remonté de 29 à 41,80 dollars entre mi-janvier et mi-mars (+44 %), est retombé sous les 39 dollars vendredi 1er avril et a terminé la séance de lundi à 38,14 dollars.

« Il était déjà en soi assez illusoire de penser qu’un gel aurait un effet sur les cours, compte tenu des niveaux élevés de la production aujourd’hui », relève un industriel. La Russie, premier producteur mondial de brut, a enregistré en mars un record depuis trente ans, à 10,91 millions de barils par jour (Mb/j). De même, l’Opep a produit 33,09 Mb/j selon une étude de Bloomberg, soit 3 Mb/j de plus que son ex-plafond. Le numéro trois de l’Arabie saoudite a déclaré que le royaume ne gèlerait sa production que si tous les grands producteurs, et en particulier l’Iran, en faisaient autant. Or, Téhéran, qui vient de subir plusieurs années de sanctions, ne veut pas en entendre parler.

Pour Harry Tchilinguirian, il ne faut donc pas s’attendre à une résorption de l’excédent dans les mois qui viennent. « L’offre restera supérieure à la demande de 1,5 à 2 Mb/j », estime-t-il. « En outre, si le baril remonte au-delà de 40 dollars aux Etats-Unis, les producteurs de schiste américain vont recommencer à produire ».

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