Dans le cadre des huitièmes Rencontres du Film Court ayant débuté depuis le 5 avril dernier, un atelier sur le critique cinématographique a été dirigé par Jacques Kermabon, rédacteur en chef de « bref », le magazine du court métrage. L’atelier a débuté le 6 jusqu’au 11 avril. Pour Kermabon « je vais simplement proposer une série de remarques ou de réflexions sur l’état et l’exercice de mon métier. J’ai la chance de le pratiquer depuis déjà une quinzaine d’années sous les formes les plus variées et surtout dans toutes les couches de la presse, depuis le quotidien à un grand tirage jusqu’à la revue spécialisée, en passant par l’hebdomadaire, spécialisé on non ». Après l’atelier, les stagiaires vont rédiger des critiques de film, vu ensemble, qui vont paraître dans un journal, jeudi et samedi. « Faire de la critique cinématographique c’est à peu près cracher dans l’eau du haut d’un pont car le critique d’un film ne joue qu’un petit rôle dans l’exclusivité d’un film » ajoute le formateur. Et critique se pose essentiellement dans les mêmes termes pour tous les arts, et il serait bien présomptueux de prétendre ajouter quelque chose à ce que philosophes, esthéticiens ou artistes ont écrit sur le sujet.
Inutile mais nécessaire
Oui, c’est le mot qu’utilise Jacques Kermabon pour définir le critique. Effectivement, sans critique Chaplin, Griffith, Murnau,… eussent existé de la même façon, même sans la critique : il n’y aurait pas un plan de changé dans leurs films. Et lui de continuer que « à leur égard l’abondante critique suscitée n’est qu’un fait de conscience épiphénoménal dont la nécessité ne se mesure pas à l’utilité ». La critique a deux faces : l’une tourne vers le film et l’autre vers le public. Il affirme que la critique est un service nécessaire mais à peu près inutile, sans efficacité véritable sur le destin du film. Mais une méthode de critique, quelle qu’elle soit, ne vaut rien en elle-même si elle n’est contrôlée, limitée, corrigée par cette qualité spécifique qui juge en dernier ressort le critique : le goût. L’atelier se poursuit encore à l’Ifm jusqu’au 11 avril.

Nirina Rasoanaivo