L’économie de la Grande île dépend de trois principaux secteurs porteurs tels que le secteur minier, le tourisme et la pêche. La pêche et l’élevage de crevettes se sont développés au point de devenir le principal pourvoyeur de devises du pays.

 Avec des recettes d’environ 160 millions US $ par an, les produits de la pêche constituent une source importante de recettes en devises pour le pays. Les captures de crevettes totalisent 73% des recettes générées par l’industrie de la pêche. Les autres produits marins importants pour l’exportation sont le thon en boîte (16%) et les poissons à ailerons (6%) et autres (6%). Différents secteurs contribuent à la production dont la pêche industrielle (45%),  la petite pêche artisanale (3%), la petite pêche traditionnelle (20%) et l’aquaculture (32%).

Bien que la branche crevettière soit importante pour la croissance économique globale du secteur primaire (les recettes en devises et les recettes fiscales), il apparait que ce sous-secteur crée relativement peu d’emplois. De surcroît, la filière crevette est en diminution depuis 2010.

La filière

La filière pêche aux grands pélagiques (captures et transformation), constitue une modeste, mais importante, partie de l’économie de Madagascar. Ce secteur connait une augmentation depuis 2010, en conséquence du déclin du stock crevettier qui a entrainé une diversification de la filière crevette notamment réorientée vers la pêche aux grands pélagiques. Ainsi, depuis 2007 la flottille nationale liée aux grands pélagiques est passée de 1 à 8 huit palangriers.

D’un point de vue économique, le segment «pêche industrielle étrangère aux grands pélagiques» est celui qui apporte les plus grands bénéfices au pays. En 2010, il y a contribué, via 4 millions US$ issus des licences de pêche et en 2011, via 30 millions US$ issus des exportations de thon (conserves et longes). Parallèlement, le segment «pêche semi-industrielle nationale aux grands pélagiques » ne rapporte que 2 millions US$ en exportation de thon frais.

Toutefois, le segment «pêche traditionnelle et artisanale» reste la branche la plus importante en termes de capture, avec 59% des captures moyennes effectuées entre 2006 et 2012. Le segment de la pêche industrielle étrangère en effectue 40% et le segment de la pêche semi-industrielle nationale ne totalise que 1% des captures de grands pélagiques dans la ZEE de Madagascar.

Les places portuaires d’Antsiranana (Diego Suarez) et de Toamasina (Tamatave) concentrent la quasi-totalité des activités liées au segment de la pêche aux grands pélagiques à Madagascar. La pêche industrielle étrangère centralise ses activités sur la ville d’Antsiranana, alors que la pêche semi-industrielle nationale est basée à Toamasina et à Sainte Marie.

Toamasina

La pêche traditionnelle est une activité répandue dans l’ex-province de Toamasina. Sur près de 21500 embarcations traditionnelles recensées à Madagascar, 14% se trouvent dans cette province, soit environ 3000 pirogues, entre Toamasina et Maroantsetra.

La pêche traditionnelle sur la côte Centre-Est se démarque par la dynamique associative qui l’anime depuis les années 70. Toutefois, bien que ces associations de pêcheurs se soient multipliées autour de Toamasina, elles n’ont pas forcément choisi une forme de  « coopératives professionnelles » par laquelle l’achat des intrants, la production et la vente seraient mis en œuvre collectivement.

Par ailleurs, peu de pêcheurs traditionnels à proximité des agglomérations prennent en charge la transformation ou la vente des espèces capturées. Enfin, les pêcheurs traditionnels ne disposent pas d’installations frigorifiques à leur disposition, ce qui implique la nécessité de  vendre rapidement leurs prises.

Le sous-secteur traditionnel alimente des circuits de commercialisation qui dépassent de loin la simple autoconsommation des ménages de pêcheurs et font de ces circuits, la principale source d’approvisionnement en poisson frais des marchés de la place portuaire de Toamasina.

En 2011, ce segment a généré 109 tonnes de produits halieutiques, dont la majorité alimente les marchés de Toamasina. Toutefois, depuis 2009, on observe une diminution des produits issus de la pêche traditionnelle dans la Région Atsinanana, due à une surexploitation des ressources côtières.

La conversion partielle de la pêche traditionnelle côtière vers la pêche au thon et aux thonidés est intéressante. A titre d’exemple pour le mois de novembre 2013, il a été relevé une proportion non négligeable de captures liées à ce groupe d’espèces avec plus de 73% de la capture totale.

Un seul armement semi- industriel est présent sur l’ensemble de la côte Est de Madagascar. Il s’agit de la société Réfrigépêche. En 2009, la surexploitation à Madagascar des stocks crevettiers a amené à une politique nationale de soutien pour une reconversion vers une pêcherie aux poissons du large (demersaux et grands pélagiques), afin de diminuer la pression exercée sur les ressources crevettières et côtières.

En 2014, Réfrigépêche possédait des licences d’exploitation pour 5 navires industriels chalutiers-crevettier (30 m), 5 palangriers semi-industriels grands pélagiques et 3 navires de pêche semi-industrielle (à la ligne) pour poissons demersaux.

Réfrigépêche, utilise la palangre comme technique de pêche pour cibler en même temps les grands pélagiques et les espèces demersales. Pour le thon et les thonidés, leur capture représente généralement plus de la moitié de la totalité des prises. Pour le mois de mars 2013 cette proportion a atteint un rapport de 2/3 – 1/3.

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