Vendredi dernier, le secrétaire général de la présidence de la République a énoncé dans le considérant du décret n° 2016 – 249 portant acceptation de la démission du gouvernement  une lettre de démission du désormais ancien Premier ministre Jean Ravelonarivo.  Quelques heures plus tard, ce dernier a déclaré n’avoir rien signé mais plutôt demandé un laps de temps pour réfléchir et consulter sa famille. En somme, le Général de Brigade aérienne Jean Ravelonarivo a contesté sa démission. A ce moment précis de l’histoire, ce dernier aurait sans doute voulu faire tomber le chef de l’Etat pour un mensonge d’Etat et de le faire passer pour un traitre. Pour gagner du temps, l’ancien chef du gouvernement a pris le soin de préciser qu’il ramènera sa démission en temps voulu. Mais en attendant, son remplaçant a été nommé, ne laissant plus d’alternative au Général de Brigade aérienne. Ainsi, il a déposé sa lettre de démission signée, datée du 10 avril dernier, soit deux jours après la lecture du décret. Cette action ne plaide plus en sa faveur d’autant plus que cette lettre indique qu’il a bien démissionné en date du 8 avril 2016. Il faut donc comprendre qu’il a été pris d’un accès de folie parce qu’on a du mal à croire qu’un militaire, un général de brigade de surcroit, aurait pu mentir, désobéir aux ordres et donc trahir son pays. Jean Ravelonarivo s’était dit investi d’une mission et n’envisageait pas de démissionner. On pourrait donc croire que l’ancien chef du gouvernement a été obligé de mentir pour obtenir « un laps de temps » permettant à ses marionnettistes de jouer leur dernier atout.

Plus aucune crédibilité

A l’heure actuelle, à quelques heures de la formation du gouvernement Mahafaly, le Général de Brigade aérienne doit se mordre les doigts et même les lèvres. En l’espace de 48 heures, ce dernier s’est cru se trouver au-dessus d’un décret signé par le Président de la République. Aujourd’hui, le mensonge sur sa démission peut être considéré comme une simple incitation au désordre. D’un autre côté, s’il a vraiment démissionné, cela signifie qu’il est incapable de tenir parole, plus grave encore parce qu’il s’agit d’un haut gradé. Dans tous les cas, il n’a pas réussi à rester à la tête de Mahazoarivo le temps nécessaire mais a en plus raté sa sortie en égratignant sérieusement son image. Sa carrière politique sous l’ère Rajaonarimampianina aura donc duré 450 jours et il peut déjà en être content dans la mesure où il a été nommé parce sa femme était très proche de la Première dame. En 2018, on a beaucoup de mal à croire que le Général de Brigade aérienne osera se présenter aux présidentielles d’autant plus qu’il a déjà publiquement affirmé ne pas vouloir le faire. En l’espace de quelques jours, l’ancien chef du gouvernement Jean Ravelonarivo semble avoir perdu toute crédibilité.

Laza Marovola