La semaine dernière, le président de la République a procédé à sa troisième nomination de Premier ministre. Cette affaire n’est pas du tout claire si ce n’est le fait qu’encore une fois, le chef du gouvernement a été obligé à démissionner. La première fois, les leaders du parti d’Etat étaient les maîtres d’œuvre mais cette fois, le chef de l’Etat s’est personnellement impliqué. De toute manière, c’était son seul recours pour obliger un Général de brigade aérienne à quitter son poste à la tête de la Primature. Mais à propos de la lettre de démission, elle a été parvenue à la Présidence deux jours après la lecture du décret portant acceptation de la démission du gouvernement. Aujourd’hui encore, la majorité de l’opinion publique se demande encore ce qui s’est réellement passé. Dans cette histoire, une personne, au moins, a menti à la population. Dans ce cas précis, le secrétaire général de la présidence aurait donc lu un décret sans motifs valables et aurait donc fait passer une information douteuse pour une information officielle. On peut comparer cela à une diffusion ou une propagation de fausses nouvelles à l’échelle nationale, d’où la gravité de la chose. De son côté, le Premier ministre a publiquement contesté sa démission sans apporter de preuves concrètes. A ce moment, c’était juste sa parole contre celle de la présidence mais ce n’est pas à son avantage. Un Général de brigade aérienne seul ne peut rien contre le Chef Suprême des Forces Armées qui a déjà consacré ses deux premières années de règne à avoir le contrôle sur la majorité des forces nécessaires à sa réélection en 2018. Quoi qu’il en soit maintenant, personne ne saura qui, d’entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, avait menti dans l’histoire. Si le verdict final de la Haute cour constitutionnelle sur constitutionnalité du décret n°2016-249 est attendu, il faut être sûr que cette institution ne décevra pas le numéro un actuel à qui elle est redevable. Le débat sur le remaniement est donc officiellement clos même si certains considèrent actuellement le nouveau Premier ministre et le président de la République comme des hors-la-loi. Mais quelles que soient nos critiques, cela ne change strictement rien tant que les actions concrètes sont inexistantes. Aujourd’hui, le nouveau chef du gouvernement ne tardera pas à former son équipe pour aller de l’avant et ne pas paralyser encore plus l’Etat. Depuis plus de six mois, certaines personnes se sont servies des médias pour annoncer le remaniement du gouvernement. On a longtemps parlé d’un nouveau Premier ministre mais au final, toutes ces informations et nouvelles se sont révélées fausses. Pour cause, c’est le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation qui a été promu chef du gouvernement. Ainsi, ce n’est pas une nouvelle tête, mais quelqu’un que la population connait déjà trop bien pour avoir essayer de diviser la Capitale du pays. Par ailleurs, il a joué un rôle important dans les élections communales et municipales puis sénatoriales et s’est même illustré en menaçant un grand électeur de Morafeno. Au passage, ce dernier, le dénommé Raodimanana devrait sans doute surveiller ses arrières et d’éviter le nouveau Premier ministre. Aujourd’hui, la population peut certainement constater le changement du Premier ministre mais ne perçoit pas le vrai changement. En effet, la politique restera la même dans la mesure où c’est toujours le parti d’Etat qui contrôle l’Exécutif. On ne peut pas parler de nouveau chef du gouvernement et cela met encore plus la population à bout de nerf. Après avoir espérer un vrai changement miraculeux, la majorité des citoyens sont encore plus déçus et continuent de ne plus avoir confiance au président de la République. Le pays est en crise et dans les conditions actuelles, la masse, gavée par les fausses promesses puis les fausses nouvelles, n’hésitera pas à vomir sa frustration sur les hommes du pouvoir.

Laza Marovola