L’ultimatum de 72 heures lancé par le syndicat des agents pénitentiaires a pris fin et comme convenu, ces derniers ont procédé à une grève générale. Pour la maison carcérale d’Antanimora, 25 détenus ont dû être jugés hier mais le syndicat a décidé de suspendre toute activité, comprenant celle d’emmener les incarcérés au Tribunal. Le personnel refuse également d’accueillir de nouveaux prisonniers jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Un représentant du syndicat a, du coup, été convoqué au palais d’Etat d’Iavoloha mais selon les informations reçues, la proposition était loin de convenir aux agents pénitentiaires. Les mêmes mesures de grève sont appliquées dans toutes les maisons carcérales de la Grande Île, selon le président du syndicat. De son côté, le ministère de la justice a tenté de ramener les manifestants sur un terrain d’entente mais pour ces derniers, il n’est nullement question de changer de position. Leurs demandes restent les mêmes et tant qu’il n’y ait pas de réponse favorable, la manifestation continue.

Loin des normes

Comme il a été toujours communiqué aussi bien par les médias que par le syndicat même, les infrastructures carcérales sont loin de satisfaire les normes établies et ne répondent plus aux besoins. La majeure partie des prisons ne disposent même pas de véhicule permettant de transporter les détenus en toute sécurité. A plusieurs reprises, le syndicat a fait part des conséquences que cela pourrait engendrer sur la sécurité publique et à celle des agents mais, apparemment, les responsables restent sourds à leurs appels. Mis à part l’exigence de disposer d’une voiture, le syndicat a aussi revendiqué le reclassement de la catégorie des agents pénitentiaires et la mise en place d’une direction de programme. En attendant qu’il y ait évolution de la situation, la libération des détenus et la sécurisation des maisons carcérales restent les seules activités entreprises, selon toujours le syndicat. L’Etat a du pain sur la planche et devrait agir dans les plus brefs délais pour éviter que la situation ne s’aggrave.

Ralambomamy