La transition gouvernementale semble devenir pour certains des opportunités pour se rebeller en faisant croire à des revendications pécuniaires et un appel au respect de leur droit. C’est déjà le cas dans tout le pays pour les agents pénitentiaires, les greffiers et bientôt les huissiers. Pour les simples employés de la Commune Urbaine de Toamasina, c’est le moment idéal pour affronter une fois de plus le nouveau patron de la ville du Grand Port. Depuis le mois d’octobre 2015, à peine quelques jours après son investiture officielle, le maire Elysée Ratsiraka faisait face à des employés qui n’arrêtent pas de demander le paiement de certains arriérés de salaires. Ce fut encore le cas hier devant l’Hôtel de Ville, preuve que certains individus souhaitent clairement pousser le Maire à bout et l’obliger à faire un faux pas. Depuis le début et les répétitions de ces manifestations, l’élu de la bannière orange y voit une tentative de déstabilisation orchestrée par ses opposants politiques et autres adversaires. Mais contrairement aux habitudes des autres, les décideurs ont demandé aux sapeurs pompiers d’intervenir pour disperser et dissuader la foule de dépasser les bornes. Au lieu des bombes lacrymogènes, les employés ont eu droit à une bonne douche froide à haute pression.

Vers un changement imminent

Les évènements de la veille révèlent clairement que les dessous politiques ne sont pas bien loin des grèves répétitives de certains employés de la Commune Urbaine de Toamasina. Sur le long terme, il s’agirait de rendre le maire Elysée Ratsiraka incapable de résoudre des problèmes. Si cela dure depuis le mois d’octobre de l’année dernière, cela signifie tout simplement que le nouveau maire n’a pas trouvé de solutions adéquates depuis son investiture officielle pour faire entrer les dits employés dans les rangs. Au début du mois du février, certaines personnes bien placées ont laissé entendre que le pouvoir central pense à remplacer l’actuel maire par un simple Président de délégation spéciale. Par ailleurs, il faut reconnaître qu’Elysée Ratsiraka, élu sous la bannière orange, est pratiquement un maire seul contre tous et ne possède pas de réelles ressources. A Toamasina, si le Mapar n’a pas obtenu aucune des 7 places disponibles lors des dernières sénatoriales, cela signifie que les grands électeurs sont tous à la solde des dirigeants actuels. Maintenant que le nouveau Premier ministre, expert en centralisation et décentralisation est aux commandes, Elysée Ratsiraka doit absolument trouver une solution.

Laza Marovola