La vérité sur la démission du Général de brigade aérienne Jean Ravelonarivo ne sera sans doute jamais connue malgré que ce dernier ait quelques jours après « confirmé » sa démission en date du 8 avril 2016. Hier, le Secrétaire général du gouvernement Armand Zafinandro, signataire de l’ampliation du décret n° 2016-149, a même jugé qu’il était maintenant temps de mettre fin aux polémiques. Quoi qu’il en soit, la nomination du nouveau Premier Ministre divise, notamment au sein de l’Assemblée Nationale. Pour cause, ce dernier a été dans la liste proposée par les députés au sein du Vpm Mmm, du Leader Fanilo, des Mapar 2 et 3, du Hiaraka Isika, du Hvm, du Tim, Fizafa et du Harena comme le témoigne le Pv de Présentation du samedi 9 avril 2016. Cela a évidemment engendré les contestations habituelles qui ont vite fait de soulever l’idée de déjà s’opposer au nouveau chef du gouvernement. La passation entre Jean Ravelonarivo et Olivier Mahafaly ne date que de hier mais ce dernier est déjà menacé par une tentative de destitution de la part de certains députés. Selon les idées reçues auprès du Palais de Tsimbazaza, certains élus préparent une motion de censure contre le nouveau chef du gouvernement dès l’ouverture de la première session ordinaire au premier mardi du mois de mai. Ce scénario a déjà été envisagé mais sa rapidité laisse cependant paraître une attaque un peu trop prématurée.

Plusieurs intérêts en jeu

Depuis la formation de l’Assemblée Nationale, plus précisément depuis le coup d’état contre le Bureau Permanent présidé par Christine Razanamahasoa du Mapar (du vrai), les médias et autres observateurs ont longtemps habitué la population à croire que les mallettes étaient maîtres au Palais de Tsimbazaza. On parle souvent de milliards d’ariary dans la mesure où la conscience d’un député coûte assez cher selon la période ou plutôt la situation. Ainsi, la majorité des Députés de Madagascar ont une mauvaise réputation et une image auprès de la population comme étant de simples vendus. Contre une simple tablette numérique, certains ont même accepté d’adopter un projet de loi sans en connaître tous les détails. Depuis deux ans maintenant, un groupe de parlementaires continue de tenir tête à ces instables qui peuvent changer du jour de plus de cent signatures pour un premier ministre au lendemain pour un autre mais depuis deux ans, ils n’ont obtenu aucuns résultats. Jusqu’à aujourd’hui, toutes les bombes ont été désamorcées par les tenants du pouvoir, preuve qu’ils ont le contrôle même sur ces soi-disant opposants pourtant absents du front de l’opposition. A quelques reprises, ces présumés opposants ont aussi mis de l’argent en jeu pour obtenir la majorité parlementaire à l’Assemblée. Aujourd’hui, ils préparent déjà une présumée motion de censure en dépit du fait que plus d’une centaine de députés se seraient mis d’accord pour la nomination du nouveau Premier Ministre. En fin de compte, cette motion de censure qui se profile à l’horizon ressemble plutôt à un simple prétexte pour demander quelque chose encore au nouveau Chef du gouvernement et du Président de la République.

Laza Marovola