Quelle mouche a bien pu piquer ce français, Yann Vollet, à Antsiranana ? Il fallait qu’il ait fait quelque chose de pas net pour lui valoir la prison ! On a rapporté qu’il a proféré des propos insultants à l’encontre d’un natif de la région. Etonnant que les étrangers qui résident dans le pays ne prennent pas les précautions de respecter les us et les coutumes, quand bien même cela puisse être contraire à leurs principes. A ce qu’il paraît, il a eu la malencontreuse idée de comparer son chien  à la personne avec laquelle il a eu une altercation, justement à propos de son chien. Quand les gens deviennent susceptibles sur des sujets qu’on puisse considérer comme anodin, voire désuet, par les temps qui courent il vaut mieux s’abstenir de rétorquer n’importe quoi ! On sait bien que dans certaines régions de l’île, les chiens ne sont que des … chiens, bons pour des coups de pied au derche, voire plus, et que comparer une personne à un chien ou le traiter comme telle est la pire des insultes. Pas étonnant que cette altercation ait pris des proportions vertigineuses jusqu’à aller à l’emprisonnement, les « fady » sont encore vivaces pour certaines personnes et transgresser ces « fady » peut mener à des extrêmes insoupçonnés. Le fait de promener un chien sur la place Joffre à Antsiranana aurait très bien pu passer inaperçu, seulement quand madame la malchance passe par là… il peut y avoir la prison à la clé !
Au fond, c’est un conflit, ou plutôt le résultat d’un choc de cultures ; pour un européen, un chien mérite d’être un tant soit peu considéré, dans certaines contrées malagasy c’est tout à fait le contraire, le « fady amboa » est encore vivace, allez savoir pourquoi, mais toujours est-il que c’est un fait qu’on ne peut ignorer ni mépriser. Pas étonnant qu’après qu’on lui a intimé de repartir avec son chien, le français se soit offusqué pour répondre du tac au tac que son chien « est comme vous, il a le droit de vivre en paix ». Il n’aurait jamais pensé qu’il avait tout faux ! C’était la pire des insultes pour bon nombre de malagasy, et c’est pareil sûrement pour d’autres cultures, on sait très bien que cette région de l’île compte des communautés d’origine arabe, et de confession musulmane, alors quand on titille certaines susceptibilités…
Un peu paradoxale comme situation quand on pense que des ressortissants comoriens tentent à chaque fois de s’introduire en territoire français avec des faux passeports … français. La vie est ainsi mal faite, certaines communautés ont des visions mirifiques sur la vie dans « l’eldorado » français, alors que des français préfèrent  s’installer dans le pays. Il aurait été plus facile pour les Comoriens de s’installer dans la Grande île, c’est ce qui s’est fait depuis des siècles, et bien non, ils préfèrent s’envoler vers cette France, terre providentielle pour eux. Pas étonnant que des comoriens se fassent arrêter par la police malagasy quand ils utilisent des passeports français falsifiés. Ah, personne n’est content là où il se trouve.