Pour le dernier jour de la campagne de vaccination contre la poliomyélite, les écoles ont été la cible des responsables. A part les agents sanitaires qui effectuent du porte-à-porte, les autres ont choisi de planter leur graine dans les endroits où il est assuré de retrouver des enfants. En effet, plusieurs parents refusent de faire immuniser leurs mômes dès le début de la campagne, voire même dès l’annonce de sa tenue. Face à ces réticences, les responsables ont eu du mal à accéder aux enfants, dans leurs foyers. Ils se sont ainsi infiltrés dans les établissements scolaires dans l’espoir de pouvoir liquider les vaccins à temps, et ainsi prouver  leurs « efforts » dans l’accomplissement de leur tâche, mais surtout de justifier les dépenses de financement. Et pourtant, bon nombre de parents ont déjà affiché leur désapprobation concernant la vaccination de leur progéniture. Certains ont même décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école pour que les agents de santé ne fassent vacciner sans leur consentement. Effectivement, des établissements scolaires n’ont pas réussi à empêcher ces premiers de « faire leur boulot ». Même si certains parents ont eu l’obligeance d’adresser par écrit la « non- vaccination » de leurs enfants, les agents de la santé ont quand même forcé les bambins à prendre les doses. « J’étais étonnée d’entendre mon fils me raconter que des personnes lui ont mis quelque chose d’amer dans la bouche à l’école. Et pourtant, j’ai déjà écrit une lettre aux responsables de l’école de ne pas le faire vacciner. La nounou m’a rapporté que les agents de santé ont obligé l’école de faire immuniser tous les élèves présents, selon la maîtresse d’école. J’aurai dû le garder à la maison pour le protéger de cette dictature, comme l’ont fait certains parents », a dit une mère de famille en soupirant qui scolarise son enfant dans un établissement privé à Ambohipo. Pour rappel, les établissements scolaires catholiques ont déjà déclaré officiellement leur non-participation à ce « projet», afin d’éviter ce genre de situation.

Vahatra Ny Aina