Dans un communiqué publié hier par l’institution WWF, 1026 individus des deux plus célèbres espèces endémiques de tortues malgaches menacées ont été saisis à partir de tentatives d’exportation illicite, durant ces trois premiers mois de l’année 2013. Dans l’un des cas les plus récents, 54 tortues « angonoka », l’espèce la plus rare et la plus menacée au monde ont été saisies à l’aéroport de Thaïlande.
Le WWF, un des organismes non-gouvernementaux, œuvrant pour la conservation des ressources naturelles affirme que la situation qui prévaut dans le pays face à l’intensification des trafics illicites est inquiétante. Si avant la crise politique, l’ensemble des cas de trafic interceptés en un an comprenait tout au plus une centaine d’individus, ce chiffre est désormais à multiplier par dix pour les seuls cas enregistrés, souligne toujours le WWF. La tortue radiée de Madagascar était, par exemple, l’espèce la plus représentée sur le marché noir asiatique en 2010. Sans intervention, les tortues malgaches atteindront bientôt le seuil critique où elles ne pourront plus être sauvées.
En tant qu’espèces phares des écosystèmes uniques à Madagascar, ces tortues font partie intégrante de la biodiversité de renommée mondiale et de l’héritage naturel de la Grande île.
Entre 2001 et 2010, soit 10 ans de campagnes, 7855 tortues vivantes ont été saisies et plus de 4,8 tonnes de viande. Ces saisies ne présentent  qu’entre 1.3 et 2.1% des 60000 tortues collectées en moyenne à travers l’écorégion. Une récente analyse des dossiers sur des cas de tortues auprès du tribunal d’Ampanihy, le principal tribunal qui traite des dossiers de tortue  montre que pendant la même période, 15 dossiers impliquant au moins 4640 tortues ont été instruits. Des peines d’emprisonnement  allant de 5 à 12 mois ainsi que des dommages et intérêts variant entre 0 et 10.8 millions Ariary ont été proclamés contre les trafiquants.

Recueillis par Riana