Le membre actif de Marcq Madagascar va accomplir un rêve de jeunesse en ralliant la Grande île africaine par les moyens du bord, hormis de longs passages en avion, tensions internationales et locales obligent. Ce périple en solitaire aura lieu du 3 mai au 5 juillet. Antoine Faucheur aura attendu sa retraite, le 1er avril, et l’âge de 61 ans pour accomplir son rêve de jeunesse. Le natif de Wambrechies a toujours eu la bougeotte. « Je suis un nomade, résume l’ancien cadre commercial, passionné de géopolitique, d’aviation, de noms de présidents et de capitales. Je me documente tout le temps. » Il a d’ailleurs transmis le virus à ses trois enfants. Le Nordiste a commencé à voyager dès 1975, façon routard, en faisant pas mal de stop. Etudiant, il a visité Moscou et Léningrad en mars, rencontré des Soviétiques dans la rue, eu envie « de leur donner de l’amour et de l’empathie ». Au retour, à Bruxelles, il a vu « un Boeing 747 décoller dans un fracas de fin du monde ; je me suis dit : je voyagerai toute ma vie. »

Six mois plus tard, il visitait la Thaïlande, avec un ami, puis une île de Malaisie. « Nous avons été reçus dans une famille de pêcheurs qui nous ont ouvert leur table et leur cœur. Le père était blessé au genou, je l’ai soigné. Le fils voulait nous remercier en nous donnant quelques dollars, mais il était trop pauvre, il n’a pas pu. J’ai pris ça dans la gueule. Je me suis dit que j’allais aider les autres. C’est ce qui donne le plus grand sens à mon existence.» On comprend son engagement dans Marcq Madagascar (voir ci-contre), pour laquelle il déniche de l’artisanat malgache. Au terme de son périple « lonely TEAM » (pour Trans Europe Africa Madagascar), il rééditera cette mission.

Autre rencontre fondamentale de 1975, celle d’Australiens qui allaient en stop jusqu’à Londres. C’était dans la jungle thaïlandaise et Antoine a formulé ce vœu : accomplir ce road trip en sens inverse, d’ouest en est. Finalement, à défaut d’Australie, ce sera Madagascar. Vu le contexte international, il prendra plusieurs fois l’avion. Mais a parcouru quand même au moins 3 600 km, sur 14 200, en routard. Ce sera l’essentiel du périple en durée.