« Rien ne nous ramènera notre enfant », a déclaré une des mères des 6 enfants décédés lors de l’accident routier à Mahitsy provoqué par un chauffard ivre et beaucoup comprennent la douleur de ces familles. A la hâte, le ministère des Transports et l’Att ont sorti de simples sanctions à l’endroit des conducteurs et des coopératives !

Désormais, tout chauffeur concerné par un accident mortel ne peut plus jamais conduire un véhicule de transport en commun, selon le communiqué conjoint du ministère des Transports et de la météorologie, du ministère de la Sécurité publique et du secrétariat d’Etat auprès du ministère de la Défense nationale en charge de la gendarmerie. Daté du samedi 30 avril dernier, c’est-à-dire au lendemain des deux accidents routiers très graves ayant provoqué la mort d’au moins 13 personnes (voir notre précédente édition), ce communiqué stipule que les coopératives dans lesquelles travaillent les voitures concernées par ces accidents sur la RN4, sont obligées de rester dans leur garage durant 10 jours et ne pourront plus obtenir l’autorisation spéciale nécessaire pour toute sortie hors de leur circuit habituel, et ce, dans un délai de 3 mois. Durant les 10 jours d’arrêt obligatoire cités supra, les chauffeurs et les receveurs sont imposés de suivre des cours  de recyclage auprès de l’Agence de transports terrestres si les véhicules doivent subir les vérifications techniques de la direction générale de la sécurité routière. Des dispositions additionnelles suivent les quelques lignes énumérant les mesures prises à travers le communiqué du ministère des Transports. Le ministère prévoit en effet un renforcement des contrôles sur tous les usagers de la route. Ceci par l’institution ou plutôt la ré-institution de la Cellule d’intervention routière ou Cir supprimée par le même ministre, il y a une semaine.

Incompréhensible

Les mesures indiquées dans le communiqué ont tout de suite été appliquées pour les coopératives Fifiabe et Soamira, responsables de la tuerie de vendredi. Comme c’est de coutume, on est en droit de se demander s’il s’agit en fait de mesures ayant une portée stricte, concernant uniquement ces deux coopératives, ou générale c’est-à-dire pour tous et intemporelle. La question se pose car il est mentionné dans le communiqué du ministère que les mesures sont prises et que les coopératives Fifiabe et Soamira doivent s’y conformer. Ce qui est sûr, c’est que ce communiqué du ministère des Transports reste du papier et que son application risque  d’être éphémère sinon inexistante.  En ce qui concerne les 10 jours de suspension des véhicules des coopératives concernées et les 03 mois auprès de l’Att, le public pense que cela ne suffirait pas à responsabiliser les coupables. En effet, cela n’est même pas la durée du deuil porté par les familles des victimes. Pour les mesures additives, il est clairement stipulé dans le communiqué que et d’un, les responsables demandant une autorisation spéciale auprès de la Att doivent y suivre une formation ; et de deux, la Cir reprend ses fonctions et enfin, les transporteurs doivent respecter leur cahier des charges. Pour le ministère donc, une formation de quelques jours, et temporel qui plus est, à l’avance  semble être suffisant pour éviter les drames comme celui de vendredi. Dans le même ton, le ministère se désavoue lui-même en remettant de nouveau en place la Cir, qu’elle a elle-même supprimée il y a un peu plus d’une semaine. Enfin, on se demande si avant ce communiqué, le cahier des charges pouvait ne pas être respecté donc ! Mais aussi, une plus grande problématique se trouve dans le fait qu’à n’importe quel moment, les véhicules responsables d’accident pourraient changer de coopératives. Chose qui a complètement échappé au ministère et surtout au ministre. Le sérieux du ministre et de ses collaborateurs s’accompagnent d’un grand point d’interrogation. Attendent-ils une nouvelle hécatombe pour réagir comme il se doit ? Ou peut-être sont-ils tout simplement des incapables et des incompétents.

JLR – Ny Aina Rahaga