Enlisées dans la pauvreté, les jeunes filles des bas quartiers sont victimes de grossesse précoce. C’est un problème conséquent et un phénomène alarmant, d’après les données statistiques émanant des équipes du Bus mobile, qui assure l’offre de planning familial par fokontany. Et en coordination avec l’association Marie Stopes Madagascar, 60% de leurs clients sont des jeunes filles de moins de 19 ans avec un enfant au moins. Parmi les quartiers où ces cas sont fréquents figurent Anosibe, Ambohimahitsy, et Namontana. Plusieurs facteurs seraient à l’origine des ces chiffres inquiétants. Les principales causes seraient la pauvreté, et la déperdition scolaire. Il demeure toujours difficile pour les adolescents et jeunes d’avoir accès à des informations et des services en matière sexuelle et de santé de la reproduction. La semaine dernière, c’est en marge d’une visite de projet sur la santé du secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis, Heather Higginbottom, à Madera-Namontana, que cette situation préoccupante a été mise en évidence. Les grossesses d’adolescentes ne sont pas seulement un problème de santé, elles augmentent la pauvreté, l’inégalité des sexes, le manque d’éducation et du déséquilibre dans le rapport entre les filles et leurs partenaires.

Situation nationale

Ce phénomène n’est pas présent qu’à Antananarivo, tout le pays est concerné. Le manque d’information contribue à accentuer le phénomène de grossesse précoce. Le développement des technologies d’information et de communication, la facilité et la liberté des adolescents d’accéder à Internet sont des facteurs qui accentuent cette situation. Les conséquences d’une grossesse précoce et non désirée sont graves. Les complications liées à la grossesse ou à l’accouchement sont les premières causes de décès chez les filles de 15 à 19 ans. A part la grossesse précoce, les jeunes courent également le risque d’attraper des maladies sexuellement transmissibles (MST). Selon les chiffres, la prévalence des infections sexuellement transmissibles  chez les 15 à 24 ans représente un facteur de risque pour propagation du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Mais malgré les efforts des différents intervenants, les jeunes continuent à faire face à des défis importants tels l’accès à l’information, à l’éducation, à l’emploi et à la santé.