Un drame de plus qui rallonge la liste des fléaux de ce régime : 37 prisonniers ont pu s’évader de la prison de Toliara grâce à une faille au sein des agents pénitentiaires. Ironie du sort, le ministre de la Justice ne serait pas au courant que plusieurs heures après ce désastre.

Ils étaient exactement au nombre de 37 à pouvoir s’évader de la prison de Toliara, hier lundi, à 2h du matin. Les pénitenciers ont ouvert le feu et  fait deux blessés par balles. Ensuite, 6 évadés ont été appréhendés par la police et la gendarmerie nationale, durant la matinée d’hier. Les premiers éléments de l’enquête concernant cette évasion massive confirme la suspicion sur l’implication d’un gardien qui aurait expressément déverrouillé les cadenas de chaque portière. Pourtant, il n’aurait pas pu ouvrir la dernière, selon les prisonniers qui n’ont pas pu prendre la fuite. Le directeur de la prison ainsi que le premier responsable de l’administration pénitentiaire de la région n’étaient pas à Toliara puisqu’ils auraient quitté le lieu depuis samedi pour récupérer l’un des Sprinters octroyés par la présidence. La province de Toliara est en état d’urgence maximal hier, puisqu’à part les éléments des forces de l’ordre, toutes les communes, ainsi que les conventions villageoises « Dinabe » ont été mobilisés pour faciliter la capture des fugitifs. Une information émanant de l’administration pénitentiaire de Toliara précise que les prisonniers qui se sont évadés ne viennent pas de Toliara ville. Il se pourrait donc que la plupart d’entre eux soient des dahalo. Cette évasion reste l’un des principaux résultats néfastes de la grève des agents pénitentiaires qui sont habitués à un laisser-aller général durant quelques jours.

Personne n’a averti le ministre

Dans la matinée d’hier, c’est-à-dire plusieurs heures après l’évasion, le ministre de la Justice n’était pas encore au courant ce désastre. Pourtant, il est le premier responsable  de ce genre de situation. Cela titille la curiosité de la population sur l’existence d’un manœuvre suspect d’ordre politique. De plus, la direction communication au sein du ministère de la Justice est dans l’incapacité de donner des informations pertinentes et suffisantes pour apporter des éclaircissements et plus de transparence sur cette affaire. Le responsable refuse même de délivrer une statistique fiable à la presse.

En outre, le fait qu’un gardien serait à l’origine de cette évasion, confirme un projet d’évasion massive bien organisé depuis l’extérieur. Cette catastrophe qui touche la prison de Toliara rappelle les évènements de même nature avant la crise de 2009. Des évasions s’étaient produites dans plusieurs prisons dont Antanimora, Tsiafahy et Ambalatavoahangy quelques temps avant l’éclatement de la crise politique de 2009. Actuellement, alors que le pays est en pleine polémique sur la possibilité d’un risque de coup d’Etat, les dangereux dahalo qui ont été écroués dans les cellules de la prison de Toliara ont retrouvé leur liberté.

Dominique Val