Depuis le début de cette semaine, la population de la capitale a remarqué un déploiement massif des éléments de forces de l’ordre qui font la patrouille dans plusieurs quartiers populaires de la ville. Les responsables restent très discrets par rapport à ce sujet mais la population relie ce mouvement aux différents événements qui secouent le pays actuellement. D’abord, le développement sans cesse des mouvements de contestations qui s’enracinent dans tous les domaines et au sein de tous les quartiers, ensuite l’évasion massive enregistrée à la maison centrale de Toliara, et enfin la rumeur sur le risque de coup d’Etat que les hauts responsables au sein de l’armée et de la gendarmerie ne prennent pas à la légère. La situation se complique en cette veille de la célébration de l’anniversaire du mouvement populaire du 13 mai 1972. Ce serait pour cette raison que le dernier conseil de ministre n’a pas décrété ce vendredi « jour férié, chômé et payé ». Une stratégie qui consisterait à ne pas laisser à la population le temps libre pour se manifester. Pourtant, si ce jour était « pont », ce serait une solution efficace pour alléger le calvaire des milliers d’habitants d’Ivato et d’Ambohidratrimo, obligés de faire la marche à pied jusque dans la capitale puisque les taxi-be ont été suspendus par le ministère du Transport et de l’agence de transport terrestre. Le dernier conseil des ministres qui s’est déroulé mercredi, a laissé apparaitre l’importance accordée par le régime au renforcement de la sécurité des institutions ainsi que la lutte contre les risques de troubles. En effet, les nominations se sont focalisées surtout sur les de nouveaux hauts responsables au sein des forces de l’ordre dont l’armée, la gendarmerie et la police nationale (voir article en page 3).

Dominique Val