Qit Minerals Madagascar(QMM) a réalisé un gigantesque projet grâce à un investissement de plus de 500 millions d’euros à Fort-Dauphin. Un port a été créé de toutes pièces sur la toute proche péninsule d’Ehoala et une centrale électrique  de 23,8 mégawatts a été construite. Ce n’est qu’une partie des contributions de la compagnie au développement de Fort-Dauphin et de Madagascar. Outre les impôts et taxes, la société apporte aussi sa part de brique dans la promotion de l’entreprenariat dans la Région Anôsy. L’on peut dire qu’elle sert de pilier à la création des petites et moyennes entreprises. L’objectif est soutenir l’économie de la région au-delà de la vie de la mine.

« En 1997, notre compagnie a fait des études sur la région de son implantation. L’on a constaté la dégradation de l’environnement et la pauvreté surtout dans le Sud de Madagascar. 65% de la population vit de la forêt (cueillette). A partir de cela, la compagnie a su qu’il faut tenir compte des paramètres pour pouvoir travailler dont  les conditions socio-économique et environnementale, l’inscription de la mine dans des activités plus larges, un environnement stable, des rétrospectives (contrôles des sociétés civiles ou l’Etat pour rectifier les tirs) », explique un responsable au sein de la compagnie. « La compagnie a largement participé dans la construction de plusieurs infrastructures dans la région dont la construction du port d’Ehoala avec le pôle intégré de croissance, la construction et réhabilitation des routes publiques, la mise en place  d’une station de pompage pour l’adduction d’eau potable pour  la population de Fort-Dauphin, la fourniture de l’énergie, … », rajoute notre interlocuteur. La compagnie n’est pas tenue à fournir de l’énergie ou à ouvrir le port pour le public mais a décidé ainsi pour un développement inclusif.

Offrir les opportunités aux entreprises locales

« L’un des objectifs de la compagnie est de maintenir les opportunités locales pour qu’il y ait un maximum d’investissements. Il devrait y avoir une économie parallèle à la mine qui continuera après la vie de la mine », déclare Lisa Gaylor, Directeur corporate et développement durable au sein de Qmm. Afin de donner plus d’opportunités aux petites et moyennes entreprises et pour maîtriser sa dépense, la compagnie décide d’externaliser les activités  qui ne sont pas au cœur de son métier.

C’est dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat que Qmm a appuyé la mise en place du Centre d’affaires régional de la Région d’Anôsy ou Cara qui a pour mission de dynamiser l’entreprenariat dans la région. Le centre donne des informations sur les opportunités régionales, dans l’accompagnement des investisseurs, l’appui administratif dans la création et la formalisation ;  fait des diagnostics, perfectionnement des compétences, coaching, mise en relation, recherche de marchés ; dispense des formations et tenue de la comptabilité, établissement des états financiers et des déclarations fiscales, conseils fiscaux …

« Chaque année, il y a 300 nouvelles entreprises créées dans la région. C’est le plus important à Madagascar car dans le pays, nous avons près de 1000 entreprises créées chaque année », annonce la directrice du centre.

De simples bûcherons à chefs d’entreprise

Plusieurs sociétés ont vu une expansion considérable de leurs activités suite à l’externalisation de certaines activités au sein de Qmm. Parmi ces sociétés se trouve Mamoasoa Sarl. L’entreprise est gérée par deux ex-bûcherons. Au début, ils travaillaient dans le triage de déchets de Qmm. Lahy Christian et Heritiana Damas ont décidé de fabriquer des outillages agricoles à partir de ces déchets. Et ont suivi des formations au sein du  Cara. « Notre société a vu le jour en 2014. Nous avons 10 employés en 2015, actuellement ils sont au nombre de 22. Vu l’expansion de notre activité, nous prévoyons de recruter encore plus », affirme Lahy Christian.

« J’étais un simple bûcheron, je gagnais à peine 25000 fmg par jour. Actuellement je suis le directeur général de notre société. Nos employés sont affiliés à la Cnaps, à la médecine du travail. Le salaire minimum est au-dessus de 230 .000 Ariary par mois », confie fièrement le directeur général de Mamoasoa Sarl. La société vend ses produits à Fort-Dauphin. De plus, des clients potentiels viennent s’y approvisionner. Les déchets (en fer) de Qmm varient en fonction de ses activités, mais tourne autour de 35 tonnes par an.

Equipauto figure aussi parmi les petites et moyennes entreprises qui tirent  profit des opportunités offertes par Qmm. « Nous avons signé un contrat avec la compagnie pour les travaux de peinture et tôlerie de  104 véhicules de la compagnie », déclare Heriniaina Tahirisoa Léonce, gérant propriétaire du garage Equipauto. « Auparavant, c’était Madauto qui s’occupe de ces travaux, mais nous avons décidé de voir si les entreprises locales peuvent nous fournir ces services. L’essai à l’Equipauto était concluant.  A part d’être une entreprise locale, ses prix sont moins chers que ceux de Madauto », rajoute un responsable au sein de Qmm.

D’autres sociétés comme Faniry Sarl pour la surveillance des axes compte 40 employés, Tafita Sarl qui nettoie les spirales de l’usine flottante,  l’entreprise Hasoava dans la surveillance du seuil déversoir, l’association Fia pour la surveillance autour du port et la sensibilisation des pêcheurs, …ont profité de l’externalisation et aussi des formations et accompagnement du Cara et ce, pour réussir. Certains d’entre eux n’ont même pas le Bepc. « Il faut du temps pour inculquer la culture entrepreneuriale, l’accompagnement doit être à long terme », conclut Lisa Gaylord.

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