L’Afo sendikaly en a marre de participer aux négociations infertiles avec les dirigeants. Pour s’imposer, cette plate forme regroupant plusieurs syndicats très influents a avancé que la démission du gouvernement reste la solution la plus fiable pour sortir de l’impasse que traverse le pays actuellement. Voilà un deadline qui prend certainement de court le régime et si on y ajoute que du côté de l’Assemblée Nationale, on concocte une motion de censure, le cocktail risque d’être  explosif !

L’  « Afo sendikaly » a également soulevé la pratique de la corruption qui atteint son paroxysme au sein de la haute sphère de l’Etat. Il réclame l’arrestation et la poursuite en justice des hauts responsables impliqués dans des affaires de corruption. Les syndicalistes regroupés au sein de l’Afo sendikaly donnent un ultimatum de 72 heures, soit jusqu’au vendredi 13 mai pour la démission du gouvernement. C’est la décision commune que les membres ont annoncé à l’unanimité, hier, à Mahamasina. En échange de l’annulation de cette demande de démission, l’Afo Sendikaly exige la réintégration des  fonctionnaires renvoyés à cause de leur implication dans des mouvements syndicaux, ainsi que des réponses favorables aux diverses requêtes de la part de plusieurs départements qui font la grève actuellement. Au cas où le gouvernement fait la sourde oreille, les syndicalistes projettent de tenir une grève générale illimitée à partir de lundi prochain avec comme objectif de verrouiller la machine administrative. Une suite logique de ce qu’ils ont déjà annoncé durant la manifestation au stade d’Alarobia, à l’occasion de la célébration de la fête du travail, le 1er mai dernier.

Un explosif qui va provoquer un nouveau mouvement
Il faut rappeler que les orateurs, venant de la masse populaire, ainsi que la foule immense qui a assisté à la manifestation du 1^er mai, n’ont pas caché leur ras-le-bol face à l’inefficacité de l’actuel régime. Ils ont tous demandé le départ de tous les dirigeants. Une décision qui a été, ensuite, épousée par le parti Antoko politika madio (Apm) qui réclame également la démission du chef de l’Etat. Ce parti a même eu le culot de déposer, auprès de la présidence, une lettre de demande de la démission de Hery Rajaonarimampianina.
A l’approche de la célébration du 44 ème anniversaire de la révolte populaire du 13 mai 1972, les foyers de tensions ne cessent de se multiplier. Les syndicalistes auprès de l’inspection du travail, les syndicats des enseignants, les employés de la compagnie aérienne d’Air Madagascar, ainsi que les paramédicaux sont en train d’unir leurs forces pour faire une forte pression contre les tenants du régime. Dans un autre domaine purement social, la population de la capitale en a marre des agissements criminels des transporteurs collectifs, ainsi que de l’insécurité grandissante. Et le mélange risque de devenir un cocktail qui pourra exploser à tout moment. Dans ce cas, le mouvement populaire sera incontrôlable et pourra sonner le glas du régime actuel. En tout cas, cela rappelle certains jours du mois de mai 1972.

Luc Matthieu – Dominique Val