Les Malgaches ne peuvent pas commémorer l’anniversaire du soulèvement populaire du 13 mai 1972. La préfecture de police d’Antananarivo a précisé, hier, qu’aucune autorisation ne sera délivrée et personne n’aura le droit de tenir des manifestations au jardin d’Ambohijatovo et près de l’hôtel de ville à Analakely. Cet agissement des tenants du pouvoir reflète largement la crainte d’un soulèvement populaire dans la capitale. Pourtant, aucun parti politique n’a affiché son intention d’appeler le peuple à faire une descente dans la rue pour ce vendredi 13 mai 2016. Au cas où certains groupements civils oseraient s’aventurer sur la place du 13 mai, pour y déposer des gerbes, auront affaire aux éléments de l’Emmoreg.

Depuis son installation au pouvoir, Hery Rajaonarimampianina n’a jamais laissé le peuple s’exprimer en toute liberté dans les rues et a toujours utilisé les forces de l’ordre pour dissuader ceux qui osent réclamer leurs droits. Loyalistes envers les dirigeants, les hommes en treillis se montrent toujours très sévères et intraitables face aux manifestants. Pourtant, depuis l’indépendance de Madagascar, tous les chefs d’Etat élus avant Hery Rajaonarimampianina n’ont jamais empêché la population de se rassembler durant leurs premiers mandats respectifs. En effet, ces anciens dirigeants avaient encore une bonne cote et n’ont jamais eu peur d’être renversés deux années après leur arrivée au pouvoir. Par contre, ce régime qui se vante de bénéficier d’une stabilité politique incomparable ne croit plus au soutien populaire même si son parti Hvm a raflé la majorité des chaises durant toutes les élections, censées être démocratiques et ce, organisées depuis le début de cette quatrième République.

Dominique Val