Vendredi soir, l’Is‘art galerie Ampasanimalo était envahi de public passionné de danse contemporaine. Etant donné qu’un invité de renommée internationale était de passage dans la Grande Ile, c’était un moment unique pour pouvoir admirer le fruit de l’atelier de deux semaines auquel ce dernier a travaillé avec des danseurs malgaches issus de différentes compagnies. Lui, c’est Horacio Macuacua, un danseur professionnel et chorégraphe mozambicain qui parcourt l’Afrique tout entier pour s’afficher et partager ses expériences.

« Monde de fous »

A l’entrée, les décors étaient extravagants et les retardataires se demandaient ce qui s’y passait vraiment. Dehors, la foule a été impressionnée et curieuse. Au milieu, c’est un Lovatiana Rakotobe jouant de la pututu au visage souriant qui s’amuse à faire des pas de danse, des gestuelles tout à fait inhabituelles. Soudainement, les autres danseurs qui semblent être des enragés, se sont mis devant une table avec plusieurs oranges. Hâtivement, ils lancent un cri puis se battent pour les manger avec des grognements effrayants. On se croirait dans un film d’horreur. Mais ce n’est pas tout, ils se sont mis à faire la queue prenant l’entrée de la salle d’expo, sautant tout en gardant leur « horrible » expression. A l’intérieur, c’est Orazio qui faisait ses chorégraphies qui ont surpris les spectateurs. On a cru voir un maitre de Karaté faisant son « Kata ». Pendant ce temps, d’autres se faufilent dans toute la salle, d’autres pleurent et certains font le fou. Mais un vrai passionné de danse ne s’arrêterait pas seulement sur le côté extravagant du show, mais admirera aussi le côté artistique : les gestuelles exprimant plusieurs messages.

« Takalo »

« En réalité, on a raconté le quotidien de l’être humain. C’était notre façon à nous d’exprimer nos émotions. Mais pourquoi tant de rage ? C’est juste que pendant les ateliers, j’étais un peu bloqué à sortir ma rage donc c’était nécessaire d’imprégner ce sentiment dans la chorégraphie », explique Horacio. Lovatiana, dirigeante de la Cie Lovatiana ajoute : « Sa venue à Madagascar était possible grâce à l’organisme Pro Elvesia qui a comme objectif de soutenir un artiste africain. Etant donné qu’il avait l’intention de rencontrer des danseurs malgaches, l’Is ‘art galerie, en collaboration avec l’alliance a programmé sa venue et m’a contacté pour travailler avec lui. C’était effectivement un rencontre riche en partage puisque l’atelier a été baptisé Takalo. Orazio de sa part nous a confié ses méthodes de travail, ses idées puis on a essayé d’y travailler en gardant nos manières de danser. Pour l’occasion, j’étais accompagné par Njara de la Cie Rianala, Faly Hery de la Cie théâtrale Câlin, Jean Yves de la Cie Makoa et Géraldine de la Cie Jily ».

Tahiana Andrianiaina