La nomination récente du nouveau chef d’Etat-major général de l’Armée malagasy (Cemgam) en la personne du général de brigade Lantoarinjaka Razafindrakoto avait déjà suscité des interrogations. Issu de la 15ème promotion de l’Académie militaire (Acmil), ce dernier n’avait pas fait l’unanimité auprès de ses paires, sa nomination ayant passée outre la pyramide des Grades. En effet, ce dernier avait succédé à l’actuel ministre de la Défense nationale, lui issu de la 12ème promotion. La nomination du nouveau Cemgam avait été justifiée dans la nécessité de rajeunir les cadres des Forces armées malagasy, annoncée depuis assez longtemps déjà. Le Général Beni Xavier Rasolofonirina avait déclaré que la désignation du général de brigade Lantoarinjaka Razafindrakoto allait provoquer des chamboulements au niveau des hauts responsables des forces armées. Ainsi, les aînés, victimes de cette enjambée, devront alors laisser la place aux jeunes officiers en ce qui concerne les postes de commandement. Pourtant, la pratique au sein de la grande muette veut qu’il soit impossible pour les moins gradés de commander leurs ainés et surtout lorsqu’ils sont plus gradés qu’eux. Voilà donc que cette nomination a été faite et elle n’en finit plus d’alimenter les polémiques.

Frustrations

Actuellement au niveau de l’Etat-major de l’armée malgache, les grognes se font de plus en plus entendre et le désaccord autour de la nomination du nouveau Cemgam commence à diviser. Les entités présentes au niveau de l’Etat-major sont partagées quant au fait que le nouveau venu mérite le respect qui est dû en temps normal au Cemgam. De plus, tant qu’il ne sera pas accepté par les anciens c’est-à-dire ceux issus de la 13ème et de la 14ème promotion de l’Acmil, ce dernier ne pourra trouver autant de respect que grâce aux yeux des officiers respectant leurs supérieurs. La frustration des généraux au sein de l’armée face à cette nomination d’un jeune au commandement se fait sentir. La contestation de ce dernier est d’autant plus inquiétante du fait qu’il a déjà officié au sein de l’Etat-major dans la gestion de personnel. Ayant donc déjà été au sein de l’Etat-major, le nouveau Cemgam aurait dû être facilement accepté par ses collaborateurs, ce qui n’est pas le cas. L’Armée est donc confrontée à un problème non-négligeable qu’il faudra régler au plus vite. Sans quoi, elle s’expose à une contestation en son sein même et à une mutinerie générale.

Ny Aina Rahaga