Marc Ravalomanana a ouvert, hier,  le portail de l’enceinte Magro Ankorondrano déjà scellé par l’huissier de justice et s’y est introduit avec toute son équipe ainsi que les demandeurs d’emplois. Le fondateur du groupe Tiko a lancé ses foudres contre le ministre du commerce qui aurait ordonné l’application de la décision de justice pour fermer le terrain à Ankorondrano, à cause d’un litige concernant des arriérées de location non-payés par Tiko. Reprenant ses attaques verbales, à la fois autoritaires et humiliantes, Marc Ravalomanana a jugé et donné un ordre au ministre Tazafy Armand et est même allé jusqu’à mettre en doute la qualité « d’homme de dialogue» du premier ministre Mahafaly. L’ancien président a également commencé à critiquer sévèrement la politique de l’Etat qui empêche les investisseurs nationaux à se développer alors que des terrains sont bradés aux étrangers.

Silence du côté de l’Etat

Face à cette intrusion – sans aucune négociation, ni autre décision de justice – de l’équipe de Tiko dans l’enceinte du lieu dit Magro Ankorondrano, aucun responsable étatique n’a osé prendre de décision pour faire respecter la loi. Ce silence ressemble étrangement à une manifestation de panique au sein des dirigeants sur place, qui ont déjà dû mal à gérer les provocations du sénateur Lylison dans son appel à la révolte populaire. Rappelons que ce dernier est à l’origine du mouvement une ville morte ainsi que des barrages constatés un peu partout hier. En tout cas, ce n’est pas la première fois que le pouvoir exécutif a évité de donner l’ordre à l’Emmoreg d’intervenir, et ce, durant les provocations sur terrain de Marc Ravalomanana. Cette situation s’était déjà produite lors de la descente de ce dernier avec ses partisans au terrain d’Andohatapenaka, où l’ancien président a ouvertement défié Rivo Rakotovao, alors ministre d’Etat chargé des projets présidentiels et de l’aménagement du territoire à ce moment-là. Une chose est sûre, les forces de l’ordre seront de nouveau sur ce site à partir de ce jour et prendront la précaution de garder l’ensemble du site.

Dominique Val