Hier, au petit matin, les dirigeants ont eu une peur bleue et failli vivre leur pire cauchemar quand les fokonolona ont décidé de mettre des barrages dans les rues afin de répondre à l’appel du sénateur Lilyson Rolland de René. Lundi soir, ce dernier était sur une chaîne privée et a incité tous les citoyens d’unir leur force en suspendant toute activité afin de faire de la Capitale une ville morte. Une annonce qui a failli marcher si les agents de l’EmmoReg ne sont pas intervenus de manière exagérée. Pour ce sénateur, c’est la solution efficace pour dénoncer la gabegie, le vol, la dilapidation des richesses nationales, le non respect de la constitution, la mise en vente des patrimoines aux étrangers…. Mais dès le soir même, les agents de l’Emmo-Reg ont encerclé de nombreux quartiers de la Capitale et  enlevé les barrages mis en place par les fokonolona. Pour le sénateur, les mesures prises confirment davantage un Etat faible et instable. « Il n’est nullement question d’un coup d’Etat comme nombreux prétendent. Le président de la République n’a même pas besoin d’être « ôté » de sa place, il n’a qu’à démissionner et c’est d’ailleurs la raison de ce mouvement », a expliqué le sénateur Lilyson. Mais par peur de perdre le contrôle, les forces de l’ordre ont agi brutalement avec leurs armes pointées sur ceux qui tentent de se rebeller. Selon les informations de la gendarmerie, trois personnes ont été arrêtées pour avoir brûlé des pneus et érigé des barrages dans les rues avec des bacs à ordures.

Mesures strictes

Au diable la liberté d’expression à Madagascar. Elle a beau exister dans la Constitution mais comme à l’accoutumée, les dirigeants s’en moquent complètement. Il est interdit de descendre dans la rue, tout mouvement syndical n’est pas conseillé, la place de la démocratie reste fermée malgré la revendication de nombreux partis politiques et associations… La population ne sait plus vers qui se tourner, à qui se plaindre et se fait menacer par ceux à qui elle a prêté le pouvoir. Hier, dans l’après-midi, la gendarmerie a donné une conférence de presse  pour annoncer qu’elle prendra une mesure stricte contre toute tentative de manifestation. Le commandant de la Gendarmerie s’est même vanté d’avoir pu intervenir à temps pour enlever les barrages. Pour une manifestation insignifiante, si l’on peut le dire ainsi, toute l’équipe est au grand complet et la gendarmerie affiche un succès mais pour intervenir dans les attaques de dahalo ou de bandits, le manque d’effectifs et de matériels est toujours évoqué.

Ralambomamy