Si les marchands du « Tsena Tsiafahy » à Isotry continue de plus belle la construction de leurs échoppes avec des matériaux en dur, et ce, malgré l’injonction du maire, les autres marchands du « Tsenan’ny Tantsaha » à Namontana et celui de Soamanatombo se révoltent contre le recensement initié par la Cua. D’un autre côté, les habitants ne veulent plus payer les taxes et impôts. Et ce ne sont que des exemples !

En réalité, Lalao Ravalomanana a mangé d’une unique bouchée tout le capital de confiance que la population tananarivienne a envers sa nouvelle mairesse quand cette dernière a refusé de ramasser les … ordures de la Capitale. Il faut dire que c’est d’abord par les travaux de voirie que les habitants connaissent les attributions octroyées à la Commune urbaine d’Antananarivo. D’ailleurs, les prédécesseurs de l’ancienne première dame, maires ou présidents de la délégation spéciale, ont tous accepté ce travail ingrat et se sont attelés à rendre propre la ville des mille, bon an mal an. Les pics de 1 200 tonnes d’ordures par jour lors des jours de fêtes ou de pluies, tout le monde les a supportés et la Cua était soutenu par la bonne volonté des opérateurs économiques ainsi que des simples citoyens. Il faut dire qu’en ces temps-là, les dirigeants de la ville avaient de la crédibilité auprès des premiers et bénéficiaient de la confiance de la part des seconds. Pire, il n’y a aucun bilan à retenir des 10 premiers mois de Lalao Ravalomanana à la tête de la ville des « Iarivo lahy tsy maty indray andro », sinon 3 organigrammes de l’Exécutif, un budget primitif de l’année 2016 qui veut faire endosser aux habitants de la Capitale un emprunt – donc une dette – de 60 milliards d’ariary, le salon d’apparat de l’Hôtel de ville transformé en bureau du maire, une tentative de mise à la porte de 210 employés de courte durée, le renvoi définitif de docteur Tsinjo – un dirigeant syndical et pourtant sympathisant Tim mais qui travaille au sein du Bmh Isotry –, la chasse aux marchands d’Analakely et à d’autres endroits, et entre autres, l’octroi de la gestion des parkings à une société appelée Easy Park.

Quelque part

Et que dire de l’enlèvement de l’emblème de la ville d’Antananarivo, réalisé avec des bois précieux tels le bois de rose et le palissandre. Cet œuvre d’art se trouvait dans le hall de l’Hôtel de ville d’Analakely et remplacé par la nouvelle équipe par des … fleurs ! Selon certaines indiscrétions, on aurait même creusé jusqu’à une certaine profondeur pour mettre des … « choses » et les mauvaises langues parlent de voyage effectué par des émissaires au « doany » d’Anororo, quelque part dans l’Ampita andrefana de l’Alaotra ! Du coup, beaucoup se rappellent des actions menées par des « Mpiandry » près du portail du Palais d’Ambohitsirohitra au lendemain du départ pour l’exil de l’ancien président de la république. Par la suite, ces « Mpiandry » ont brûlé des … « trucs » – beaucoup même – sur la cour du palais cité supra tandis que d’autres ont été trouvés du côté d’Iavoloha.

Bref, rien de concret à mettre sous les dents de la population tananarivienne jusqu’ici, pour en revenir aux affaires de la Capitale, et la situation n’est pas prête de s’améliorer puisque la nouvelle équipe dirigeante de la ville peine énormément à la gérer. Pas plus tard qu’hier, les marchands de Namontana se sont révoltés et n’ont pas accepté de se faire recenser. Le même cas était constaté du côté du marché de Soamanantombo la semaine dernière et la même raison est avancée : une convention pleine de pièges ! Du côté du marché municipal d’Isotry, les constructions en dur s’érigent après l’incendie qui l’a ravagé et les injonctions du maire n’y peuvent rien.

Pression faible

Une chose est sûre, cela fera tâche d’huile et touchera les habitations. Effectivement, le simple citoyen va déduire que désormais, point n’est besoin de permis de construire et il suffit de tenir tête aux agents de la Cua. Pour ces derniers, ils sont tellement démotivés : Il y a d’abord le retard du paiement du salaire, puis la petite prime de 40 000 ariary reçue à la fin de l’année dernière mais surtout les incessantes tracasseries de l’équipe dirigeante faites à leur endroit. D’un autre côté, les tâches attribuées à la Cua, selon la loi n° 2015-011 portant statut particulier d’Antananarivo, sont loin d’être assumées. Il s’agit par exemple du transport et en l’espace de 10 mois, aucune amélioration n’est constatée pour le déplacement urbain caractérisé par des embouteillages monstres chaque jour. Il s’agit aussi de la gestion de voirie, d’assainissement, d’hygiène, de l’eau, de l’éclairage public, et entre autres du respect de l’environnement et de la qualité de vie. De tous ces volets cités supra, la situation devient pire chaque jour et jusqu’ici, aucun projet de développement public n’a été présenté à la population. Pour ce qui est du plan d’urbanisme, il ne faut surtout pas rêver, tout simplement par manque de capacité … intellectuelle puisque pour les observateurs, la gestion de la Capitale ressemble aujourd’hui et étrangement à celle d’une … épicerie !

Il est ainsi normal de relever que les simples citoyens rechignent à payer taxes et impôts et selon les dernières estimations, la pression fiscale de cette année sera une des plus faibles de la décennie. Ce qui est tout à fait logique avec des dirigeants qui manquent cruellement de crédibilité mais aussi et surtout, de … sérieux !

Ariane Valéry