La Commission nationale du marché vient de mettre à nu les pratiques de certains responsables. Mieux, on sait que durant les 9 premiers mois de l’année dernière, presque la moitié des offres est passée  dans le marché de gré à gré ou dans l’appel d’offres restreint. Tout le monde a compris, il s’agit de se faire le maximum de … blé !

La Cnm ou Commission nationale du marché existe depuis 10 ans, mais celle-ci n’a jusqu’ici donné de sanctions. « Nous avons toujours fait des sensibilisations et avons donné des avertissements. Désormais, les sanctions tomberont pour ceux qui ne respectent pas les textes », annonce le responsable de la Cnm lors de la validation du document de stratégie de contrôle des passations de marché public qui s’est déroulée dans les locaux du ministère de l’Economie et de la planification, à Anosy hier. « Nous allons aussi renforcer les contrôles », rajoute notre interlocuteur. La stratégie de contrôle porte sur 5 points dont le renforcement et l’amélioration de la commission nationale du marché par le biais de renforcement du personnel,  l’élargissement du champ de contrôle qui s’étendra en dehors des établissements publics et concernera les sociétés à participation de l’Etat, l’application des sanctions, …Les contrôles a posteriori vont aussi augmenter à 30% contre 25% auparavant. La Commission nationale du marché multipliera aussi les descentes. D’ailleurs, la passation du marché public figure parmi les secteurs dans lesquels la corruption règne.

Obtention d’un contrat public

D’après les résultats de l’Enterprise Survey 2013 de la Banque mondiale pour Madagascar, près de 43 % des entrepreneurs interrogés considèrent qu’il est nécessaire, pour les entreprises similaires à la leur, d’effectuer des paiements illicites à des agents de l’Etat pour s’assurer de l’obtention d’un contrat public. Les responsables de la passation de marché public font généralement en sorte que le marché se fasse de gré à gré pour soutirer de l’argent.

D’après le rapport de la direction générale du budget, sur les 185 marchés, pour les 9 premiers mois de l’année 2015, 27 sont passés dans le marché de gré à gré, 60 dans l’appel d’offres restreint. Le montant de ces marchés s’élève respectivement à 16,16 milliards d’Ariary et de 14,55 milliards d’ariary, soit 30,71 milliards d’Ariary. Ce montant dépasse la moitié du volume du marché public dans cette période. Or, le marché d’appel d’offres ouvert, qui domine en nombre, est faible en volume. En effet, l’appel d’offres ouvert ne couvre qu’un tiers du volume du marché public avec 21,94 milliards d’Ariary sur les 57,54 milliards d’Ariary de marché pendant les neuf premiers mois de l’année.

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