Hier, les élèves des écoles sises dans le fokontany d’Ambatobe ont rejoint le « Kianja 80 lahy » en érigeant des banderoles mentionnant leur refus de la vente de ce terrain. Selon les informations recueillies auprès du représentant du mouvement, une situation de certificat juridique en bonne et due forme mentionnant effectivement la vente du terrain leur a été présentée. « Il n’est pas question de laisser une chose pareille se produire. Nous contestons fermement l’octroi du terrain à un karana », a-t-il fait savoir. Depuis des mois, la population d’Ambatobe lutte pour que ce terrain reste à la disposition de la population et particulièrement des jeunes de ce quartier. Las d’attendre la réponse émanant des autorités, les plus concernés, notamment les élèves et les adolescents, ont décidé de prendre les choses en main en intervenant de la manière la plus recourue quand on veut se faire entendre par les autorités, c’est-à-dire en occupant le lieu, en se munissant de banderoles et en convoquant la presse, seule entité encore crédible actuellement. « Nos enfants viennent ici pour faire du sport quand ils n’ont pas école et ils ne sont d’ailleurs pas les seuls. Je ne comprends pas la décision de sa mise en vente », déplore une mère de famille.

Lieu historique

Le « Kianja 80 lahy » n’est pas qu’un terrain de jeu selon les habitants d’Ambatobe. C’est un lieu historique qui devrait même figurer parmi les patrimoines de la Grande Île. « Le nom est tiré d’une histoire. A une époque, un roi, avec ses 80 soldats y ont fait halte, ce qui fait de ce terrain un bien public. Aujourd’hui, de nombreuses associations s’y donnent rendez-vous pour des rencontres sportives. Encore une fois, nous refusons toute idée de sa mise en vente », explique un autre habitant d’Ambatobe. Pire, les habitants se sentent humiliés du fait de ne pas avoir été consultés lors de la prise de décision. « Tout a été décidé en catimini. C’est scandaleux. Nous avons assez de ces autorités irresponsables qui dilapident tous les biens nationaux. Il est temps d’agir », poursuit-il. Et les habitants ne comptent pas céder et prévoient de continuer leur manifestation jusqu’à ce que le contrat de vente soit rompu.

Ralambomamy