Après quelques mois de débrayage, les greffiers ont décidé de retourner dans leurs bureaux à partir de lundi prochain. Pour ces derniers, « la déclaration officielle du Secrétaire général du ministère de la justice représente un espoir » !

Tout ça pour ça, se sont exclamés les simples citoyens qui ont souffert durant plusieurs semaines de la paralysie de l’administration judiciaire dans toute l’île, et particulièrement dans la Capitale. Effectivement, la gestion des affaires a tourné au ralenti et de nombreux dossiers ont dû être mis en attente. Rappelons que les greffiers permettent aux magistrats de rendre la justice et d’assurer leurs fonctions juridictionnelles. Traditionnellement, les greffiers sont aussi gardiens du sceau destiné à authentifier les actes judiciaires émanant du tribunal, tels que les jugements, ordonnances et injonctions et ils exercent leurs fonctions à la Cour de cassation, dans les cours d’appel,  et les tribunaux d’instance. C’est dire l’importance du volume de travail abattu par ces auxiliaires de justice et par conséquent, la souffrance et la galère des citoyens qui jusqu’ici, paient taxes et impôts sans rechigner. Dernièrement, des concours d’entrée dans l’administration publique ont nécessité l’obtention du casier judiciaire numéro 3 et si ce document n’a pas finalement été enlevé de la  liste des dossiers à fournir par les candidats, des milliers de gens se seront trouvés disqualifiés, non par leur faute mais par celle des grévistes.

En réalité, les greffiers sont conscients de leur importance dans les rouages de l’administration judiciaire et d’où leur intransigeance, il y a encore quelques jours. Ces derniers étaient même arrivés à confisquer les registres des tribunaux, et ce, juste pour montrer leur force.

En grande pompe

Finalement,  les greffiers ont abdiqué, malgré une dernière menace de reprendre la grève d’ici deux mois. A la fin de la semaine dernière, le ministère de la justice a sorti une réquisition que les greffiers ont d’abord boudée. Une rencontre a eu lieu, par la suite, entre le procureur général et une délégation des grévistes et sûrement, ces derniers ont été rappelés à l’ordre d’autant que l’Etat est tout à fait dans son droit le plus absolu. Par conséquent, passer outre pourrait signifier désobéissance à la hiérarchie, même s’il est vrai que les revendications des greffiers ont été discutées.

Mais d’un autre côté, bon nombre des membres du syndicat des greffiers n’ont, depuis longtemps, pas vraiment suivi les directives des leaders de mouvement et ont voulu reprendre le travail, si ce n’était pas déjà le cas comme celui de Fianarantsoa, par exemple. D’autant que dans la Capitale, de nouveaux greffiers viennent de finir leurs études et la sortie de cette promotion a été célébrée en grande pompe dans un grand hôtel du sud d’Antananarivo. Et enfin, ces greffiers grévistes ont été lâchés par leurs compagnons de route, les agents pénitentiaires, et se sont finalement retrouvés tous seuls.

Bref, c’est la population qui paie le prix fort de ce mouvement qui n’a abouti à grand-chose puisqu’au début de ce débrayage, les greffiers ont étalé en public leurs exigences. Et à l’heure où ces derniers vont reprendre le travail, on ne sait rien de ce que sont devenues ces revendications !

J.L.R