Après les exploitations illicites dans les parcs Masoala et dans les régions Analanjirofo, les yeux des protecteurs de l’environnement se sont rivés vers ces localités. Les répressions ont été si fortes que trafiquants ont « délocalisé » leur exploitation dans d’autres régions : Menabe et Melaky. Les ressources dans ces régions sont aussi abondantes par rapport à celles des parties Nord et Est de Madagascar.

« Ces trafiquants ont des permis d’exploitation sur 2 lots forestiers, ils n’exploitent pas vraiment ces lots forestiers. Les permis ne sont que des documents pour prouver que leurs « marchandises » sont issues d’une exploitation légale. En réalité, c’est dans les forêts vierges de Manambolomaty, (région Melaky) et Tsimambo (Menabe) qu’ils s’approvisionnent en bois de rose, bois d’ébène et palissandre. Vu l’inaccessibilité à ces endroits, ces forêts sont intactes. Les bois coupés sont longés vers la fleuve Belo-sur-Tsiribihina avant de rejoindre le canal de Mozambique pour être embarqués dans un bateau. Le bateau part de Morondava, plus précisément du port de Masoarivo pour faire une escale à Tanzanie avant de rejoindre Singapour ou Indonésie puis atteindre la Chine, principale destination de ces bois précieux », nous confie une source qui souhaite être sous couvert d’anonymat. « Ces personnes figurent parmi les hautes autorités dans la région. Il est difficile de les attaquer », rajoute notre interlocuteur. L’exploitation a commencé vers la fin 2014 et s’est empirée en 2015. « Le pouvoir central doit être au courant de cette affaire. Le trafic a connu une grande ampleur surtout entre août et septembre 2015 que des éléments du comité de pilotage sont descendus sur place. Il a été décidé, suite à cette descente, de suspendre le permis de ces 2 lots forestiers. Les trafiquants mènent actuellement des lobbyings pour la levée de cette suspension. A quelques mois de la réunion de la Cites, il est dans l’intérêt du régime de stopper ce trafic », rajoute notre interlocuteur.

« Outre l’exploitation illicite de bois de rose, ces trafiquants coupent aussi des palissandres et des bois d’ébène qui sont envoyés par convois terrestres, vue que les trafiquants figurent parmi les autorités dans la région et ne sont pas fouillés durant leur trajet. Néanmoins, par prudence, ils mettent toujours des documents justifiant que ces bois sont des bois ordinaires ou autres choses », explique notre interlocuteur. Ces bois approvisionnent le marché de la Capitale.

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