Le président du Sénat a beau être un très bon nageur mais avec la demande de la Justice de la levée de l’immunité parlementaire du sénateur orange élu dans la province de Mahajanga, les observateurs estiment que Rakotomanana Honoré est dans une situation intenable. En tout cas, sa véritable famille politique sera connue de tous à l’issue de la décision que ce dernier va prendre !

La logique veut que l’actuel président du Sénat livre à la Justice, l’élu de la Sofia et par conséquent, cette institution, ou plus précisément, les membres de son bureau permanent, vont donner le feu vert pour l’arrestation du sénateur Lylison en ordonnant la levée de son immunité parlementaire. Pour le cas de Rakotomanana Honoré, il est nommé – et non élu- sénateur dans le quota présidentiel et son élection – cette fois-ci, c’est bien le cas – à la tête de cette institution découle, évidemment, d’une injonction venant du palais d’Iavoloha. Rappelons que ce dernier était élu président du Sénat à la mode nord-coréenne et des 62 autres sénateurs, personne n’avait osé déclarer être son adversaire. C’est dire la confiance aveugle que le régime et le parti au pouvoir ont envers cet homme politique célèbre. Effectivement puisque même l’encyclopédie wikipédia nous  rappelle que Rakotomanana Honoré a déjà été président de la Hcc du temps de la deuxième République mais aussi président du Sénat lors du retour de l’Amiral rouge au pouvoir dans la troisième République. Une si grande longévité dans les plus hautes sphères de l’Etat signifie tout simplement sa perspicacité dans le milieu politique, malgré une déroute enregistrée lors de son incursion dans l’autre monde du tribunal pénal international.

Se mettre à dos

Beaucoup pensent que c’est presque le « joker » du régime actuel et l’homme n’hésite pas à intervenir dans les dossiers politiques chauds : cas des leaders syndicaux de la compagnie Air Madagascar, et entre autres, la rumeur de Moramanga. On dit même que le Hvm n’aura pas pu siéger à Mahazoarivo si le Sénat n’est pas entre les mains de Honoré Rakotomanana, un Arema. Quelques jours après que ce dernier a été élu à la tête de l’institution, il l’a affirmé haut et fort. Bref, “the right man in the right place” et quant à l’exécution des ordres venant de plus haut, rien ne pose de problèmes avec les reflexes obtenus des années de la révolution socialiste.
D’où cette conclusion des observateurs si le régime insiste, juste un tout petit peu, sur cette affaire.
Mais d’un autre côté, l’originaire de Behenjy ne veut pas se mettre à dos de la population tananarivienne qui, comme les dernières élections l’ont démontré, est loin d’être acquise à la cause du parti au pouvoir. Quant à cette histoire de demande de levée envoyée par le procureur général auprès de la cour d’appel et qui n’est toujours pas reçu par le président du Sénat, les observateurs estiment que les deux hauts responsables jouent les pongistes tandis que Rakotomanana Honoré essaie de gagner un peu plus de temps pour trouver la parade où ce dernier espère sortir grandi de ce piège.

J.L.R