Relance du tourisme – Le secteur privé demande des mesures incitatives
Madagascar a de grands atouts pour que le tourisme puisse être un pilier de développement. Pourtant, le secteur est souvent oublié ou sous-estimé par les dirigeants. Le salon International tourism fair, organisé par l’Office national du tourisme, présente l’évènement comme moment opportun au secteur privé de solliciter l’Etat à considérer le secteur.
Malgré le faible budget attribué au tourisme que ce soit au Ministère ou à l’office national du tourisme et aux offices régionaux, le tourisme arrive à contribuer à 5,5 % du produit intérieur brut. Le secteur a fait rentrer l’année dernière, 58 millions de dollars de devises en recettes. « Malgré la conjoncture difficile et les crises, les opérateurs du tourisme n’ont jamais baissé le bras. Le tourisme a une capacité de résilience forte. Les opérateurs n’auront pas cependant éternellement la force et les moyens de résister. Des sociétés souffrent à chaque vague d’annulation. Malgré ces difficultés, les opérateurs essaient de garder les emplois. Il y en a qui rencontre des problèmes de trésorerie », annonce Joël Randriamandranto, président du conseil d’administration de l’office national du tourisme lors de son discours à l’ouverture de l’Itm. « Les opérateurs souhaitent à ce qu’il y ait des mesures incitatives comme des incitations fiscales et aussi des fonds de garantie », rajoute-t-il. Le renforcement de la formation figure aussi parmi la demande du secteur privé.
Budget lamentable
Le budget alloué à l’office national du tourisme et aux offices régionaux sont très faibles, voire même lamentable, vu les potentiels du pays et ceux que le tourisme peut apporter à la caisse de l’Etat. « Notre budget pour la promotion est de 200 000 euros », dixit Joël Randriamandranto. « S’il n’est pas possible de taxer des vignettes aux frontières, nous demandons une perception de visa », annonce le Pca de l’Ontm. En effet, lors du précédent international tourism fair, le Président de la République a promis de trouver un financement durable pour la promotion du tourisme. La mise en place d’une vignette aux frontières de 10 euros par touristes a été choisie en concertation avec les opérateurs. « Jusqu’à ce jour, cette mesure n’est pas effective », annonce Joël Randriamandranto. Depuis cette année pourtant, l’Etat a mis en place le droit de visa à 30 euros par touriste. Si l’administration veut réellement promouvoir le secteur, qu’une partie de cette somme soit attribuée à l’office national du tourisme et aux offices régionaux.
Madagascar n’a pas à envier des îles voisines en matière de produits touristiques. Le handicap de la Grande Île se trouve dans son budget de promotion. Vu le budget attribué à la promotion de Madagascar, il n’est pas étonnant de voir que la Grande Île arrive à peine à attirer 244 321 touristes en 2015 contre 1 038 968 touristes à l’île Maurice. Même avec ce succès, l’île Maurice a encore augmenté de 10 à 14 millions d’euros son budget de promotion pour donner un coup de pouce au secteur.
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