Rattrapés par les textes en vigueur, les dirigeants de la Cua viennent de changer radicalement de position et un responsable a menacé de procéder à la démolition des nouvelles constructions en dur réalisées par les marchands victimes de l’incendie du 15 mai dernier. Qualifiés de « forte tête » par le même responsable,  ces derniers lui promettent un nouvel et définitif … exil !

La tension est montée d’un cran du côté du Marché Andrainjaka d’Isotry, appelé autrement aussi « Tsena Tsiafahy » après la visite d’un haut responsable de la Commune urbaine d’Antananarivo, cette semaine. Rappelons que ce marché a été victime d’un très grave incendie dans la nuit du 15 mai dernier et beaucoup ont vu tous leurs biens partir en fumée. Et pour les marchands, les responsables de la Cua ne cessent de changer de position quant à la reconstruction du marché d’Isotry. D’abord, Lalao Ravalomanana, accompagnée de son mari, était venue sur les lieux le lendemain même du drame et l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana, a avancé la thèse d’un incendie criminel. Pour sa part, le maire a promis que le terrain restera un marché. Ensuite, un autre responsable de la municipalité a également déclaré à la presse qu’aucun marchand ne sera délogé. Enfin, en début de cette semaine, un autre responsable au sein de la CUA a élevé sa voix en dénonçant la reconstruction déjà entamée par les marchands et a même soufflé la possibilité d’une destruction de ces pavillons en brique.

Coopération

Ce responsable qui n’est pas un élu du peuple a le toupet de qualifier les marchands de « fortes têtes » et de considérer ces derniers comme des idiots qui ne pensent jamais à se moderniser. L’attitude de ce responsable trahit la position de l’équipe dirigeante de la municipalité qui projette de reconstruire ce marché en abusant du principe de partenariat public privé (3P), la nouvelle forme de privatisation moderne.

En réalité, la CUA, qui a du mal à trouver des financements suffisants pour réaliser les projets du maire, est obligée de recourir au partenariat avec des opérateurs privés et à la coopération bilatérale. Pourtant, ces derniers qui investissent gros réclament toujours une contrepartie dont, dans la plupart des cas, des terrains bien placés dans le centre-ville ou une exemption aux taxes communales. Dans les deux cas, la CUA risque de perdre plus que le montant nécessaire pour la réhabilitation du marché incendié. Dans la pratique, il vaut mieux laisser aux marchands reconstruire leurs pavillons et au cas où la municipalité trouverait un quelconque financement, cet argent doit être utilisé pour la réhabilitation d’autres infrastructures publiques.

Ravalo tsy Manana